Sans surprise, Christian Estrosi a été réélu à la tête de la Métropole Nice-Côte d’Azur, vendredi 19 juillet. Le maire de Nice avait annoncé sa démission le 10 juillet, avant d’indiquer dans la foulée qu’il se représentait à ce poste. La manœuvre était destinée à évincer des élus proches d’Eric Ciotti, son ennemi juré – président contesté du parti Les Républicains (LR) depuis son ralliement au Rassemblement national (RN), en juin –, avec lequel il est en rivalité dans l’optique des municipales de 2026. Seule une démission du président permet en effet de convoquer une nouvelle élection, afin de réorganiser l’exécutif de la métropole. C’est chose faite : vingt vice-présidents, tous des soutiens de M. Estrosi, ont été nommés dans la foulée.

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Avec l’assurance d’être réélu grâce aux votes des communes amies de Saint-Laurent-du-Var et de Cagnes-sur-Mer, le maire de Nice et ses proches avaient décidé de cette opération en quelques heures, le 10 juillet, histoire de faire le « ménage » à la métropole. Certains élus se sont affichés, pendant la campagne des législatives, comme des soutiens d’Eric Ciotti, en saluant, sur les réseaux sociaux, sa réélection comme député des Alpes-Maritimes, à l’issue du second tour, dimanche 7 juillet, avec le soutien de l’extrême droite, ou en prenant parti pour Christelle D’Intorni et Bernard Chaix, également élus des Alpes-Maritimes à l’Assemblée nationale, sous les couleurs LR-RN. Impossible, pour le camp estrosiste, « de laisser ces gens-là, non républicains, à des postes exécutifs à la métropole », avait expliqué Anthony Borré, premier adjoint à la mairie de Nice.

Vendredi, une fois Christian Estrosi réélu président, le conseil métropolitain a dû procéder, pendant de longues heures, au vote de ses vice-présidents. Une laborieuse valse, dans laquelle les personnalités locales ayant été un peu trop bruyantes dans leur soutien envers Eric Ciotti ont perdu leur siège.

Charte imposée

Parmi les élus visés, Xavier Beck, maire de Cap-d’Ail, jusque-là membre de l’exécutif métropolitain en tant que vice-président aux transports scolaires et aux affaires juridiques, soutien manifeste d’Eric Ciotti. Gaël Nofri et Martine Ouaknine, deux proches du maire de Nice, récupèrent ses délégations. D’autres membres ont été obligés de se prononcer quant à leur positionnement « ambigu », dit-on en interne. Ceux qui ont accepté de signer la charte imposée par Christian Estrosi ont pu conserver leur siège. C’est le cas, par exemple, d’Antoine Véran, maire de Levens et ancien vice-président à la culture et à la forêt, qui garde ainsi un siège dans l’exécutif, mais en tant que vice-président à l’agriculture.

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