Lors de l’enregistrement de la musique du film « Adieu Bonaparte », de Youssef Chahine (au centre, à gauche), composée par Gabriel Yared (au centre, à droite) au studio du Palais des congrès, à Paris, en mars 1985.

Quand une musique de film mobilise un orchestre symphonique, son nom figure au générique, mais, dans la plupart des cas, pas celui du studio où elle a été enregistrée. Pourtant, il en constitue un élément fondamental. A Paris, si plusieurs lieux de captation se sont faits, jadis, une spécialité de l’accueil des grandes formations, tant par leurs dimensions spacieuses que par leur acoustique peu réverbérée, aucun n’est passé à la postérité avec la même aura que le Studio Grande Armée. Une activité, développée sur deux sites, dont témoignent deux créateurs qui y ont participé, Bruno Coulais et Alexandre Desplat.

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Bruno Coulais, compositeur de la musique du film à succès Les Choristes (2004), de Christophe Barratier, a connu sa première expérience importante dans ce studio, fondé en 1972 par le harpiste Jean-Claude Dubois (1935-2022). Le réalisateur François Reichenbach (1921-1993) lui a commandé, en 1977, la musique de son documentaire Mexico magico. Un baptême du feu « un peu pétrifiant », se souvient celui qui avait dû subir le bizutage réservé aux jeunes compositeurs par des musiciens chevronnés, « des requins de studio » souvent en fonctions à l’Opéra de Paris. Des fausses notes jouées par-ci par-là avec aplomb pour tester l’oreille du signataire d’une partition « destinée à un effectif proche de celui des fanfares de Stravinsky ».

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