
S’extraire une petite heure du bruit de la ville pour basculer dans le Paris des artistes et des poètes du début du XXe siècle, c’est l’expérience que propose la Maison-atelier Lurçat. Ce bijou d’architecture moderniste, conçu il y a tout juste cent ans par l’architecte André Lurçat (1894-1970) pour son frère, Jean, est ouvert aux visites depuis quelques semaines. Il est situé au numéro 4 de la villa Seurat, impasse du 14e arrondissement de Paris qui ouvre sur la rue de la Tombe-Issoire, où élirent domicile, en leur temps, des artistes de la trempe d’Antonin Artaud, de Chaïm Soutine, de Chana Orloff et de Henry Miller dont il se raconte que ce dernier y a terminé l’écriture de Tropique du Cancer.
Jean Lurçat (1892-1966) fut le premier à s’établir sur cette petite parcelle qui présentait l’avantage d’être à la fois très proche du quartier du Montparnasse, cœur battant de la vie artistique de l’époque, et suffisamment à distance pour que le prix du terrain n’y atteigne pas les mêmes sommets. Dans cette maison-atelier construite en 1925, il allait vivre pendant près de quatre décennies, avec trois épouses successives – la décoratrice Marthe Hennebert, la sculptrice Rossane Timotheeff, et l’enseignante et résistante Simone Selves-Lurçat. Elle serait la première des sept habitations qu’André allait construire dans l’impasse, toutes pour des artistes désireux de vivre dans une architecture moderne, en rupture avec le mode de vie bourgeois.
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