Les crevettes croustillantes, au restaurant Elbi, le 12 juin 2025.

Ces temps-ci, Omar Dhiab est au four et au moulin. A l’heure du déjeuner, on trouve le chef dans le 1er arrondissement de Paris, tiré à quatre épingles pour se fondre dans le décor feutré de sa table étoilée, posée tout près de la place des Victoires. Le soir, l’homme troque sa veste contre un tee-shirt et un tablier blancs, avant de rejoindre les cuisines d’Elbi, adresse nettement plus décontractée qu’il inaugurait, fin mai, au 54 de la rue de Paradis, dans le 10e.

Une double vie loin de déplaire au trentenaire, qui se félicite au contraire d’être aux manettes de deux établissements a priori aux antipodes. Côté pile, le restaurant gastronomique classique, avec ses fauteuils en laine bouclée et son atmosphère tamisée ; côté face, à moins de 2 kilomètres, un écrin tout en longueur fait d’alu, de béton brossé et de tubes LED, dont on doit l’allure ultra-contemporaine au studio d’architecture Mur. Mur.

Deux lieux, deux ambiances, « mais le même ADN », assure Omar Dhiab. Né en région parisienne d’une mère tunisienne et d’un père égyptien, l’intéressé est connu pour teinter la plupart de ses préparations de subtiles allusions à ses racines méditerranéennes. « Mettre en avant les saveurs de mon enfance en me servant de la technique française, c’est ce que j’ai toujours fait, peut-être dans une moindre mesure au restaurant gastronomique. Certains clients regrettaient que je ne rende pas un hommage encore plus franc à mes origines », glisse celui qui entend bien changer la donne avec Elbi (« cœur », en arabe).

Il vous reste 68.3% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version