Sur la place centrale de Portland (Oregon), en face de la mairie, Seth Todd est déguisé en grenouille gesticulante. « Le but est d’offrir un contraste puissant avec le récit de l’administration Trump, qui prétend que nous sommes extrêmement violents. Non, nous protestons, mais en plaisantant », confie le militant de 25 ans. Mardi 7 octobre au soir, deux ans après les attaques terroristes commises par le Hamas en Israël, il manifeste avec une centaine de personnes pour que cesse la guerre meurtrière menée depuis à Gaza.
Jeudi 2 octobre, il était aussi en première ligne devant le centre de détention de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), la police fédérale des frontières, pour protester contre l’expulsion des migrants sans papiers de Portland. Ce jour-là, la police lui a injecté du gaz lacrymogène dans le trou d’aération de sa grenouille, alors qu’il aidait des camarades chargés par la police. « Ça va, ce n’était pas si terrible », confie Seth Todd, en dépit des échauffourées. Ici, on est entre professionnels du militantisme de gauche, mais l’on a choisi d’afficher une atmosphère bon enfant – les manifestants viennent déguisés ou entonnent des chansons créées par l’intelligence artificielle – afin de rendre grotesques les accusations alarmistes proférées par Donald Trump.
Le président des Etats-Unis a décidé d’envoyer la garde nationale « rétablir l’ordre » dans cette ville de l’Oregon connue pour ses mouvements militants progressistes. « Le règne de terreur de la gauche radicale à Portland prend fin, le président Donald J. Trump mobilisant des ressources fédérales pour enrayer l’enfer mené par les “antifas”, a écrit la Maison Blanche dans un communiqué le 30 septembre. Si les politiciens démocrates nient la réalité, il est évident que ce qui se passe à Portland n’est pas une manifestation ; il s’agit d’une anarchie préméditée qui sème la zizanie dans la ville depuis des années, laissant des policiers agressés, des citoyens terrorisés et des biens dégradés. »
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