La siège de Radio France, à Paris, le 8 juillet 2025.

A Radio France, la rentrée s’annonce agitée : vent debout contre des projets de réorganisation, les syndicats appellent à une grève illimitée à partir de lundi 25 août, qui pourrait perturber les antennes du groupe public, dont la matinale de France Inter, la première du pays. Le préavis de grève illimitée a été déposé le 11 juillet par les syndicats CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD et UNSA.

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Les grilles de rentrée reprennent dès lundi, après la parenthèse estivale et avant celles des télévisions. La matinale d’Inter doit accueillir ce jour-là les premiers pas de sa recrue vedette, Benjamin Duhamel. Le transfuge de BFM-TV rejoint la voix principale de la matinale, Nicolas Demorand, après le départ de Léa Salamé pour le 20 heures de France 2.

Les syndicats rejettent plusieurs réformes voulues par la patronne du groupe, Sibyle Veil, dont l’arrêt de la radio Le Mouv’sur la FM, des changements éditoriaux au sein d’Ici (ex-France Bleu, le réseau des radios locales publiques) et l’arrêt d’émissions d’investigation et de reportage.

« Pour la première fois de notre histoire récente, la rentrée radiophonique pourrait ne pas avoir lieu », ont menacé les syndicats dans un communiqué commun jeudi. Des discussions menées vendredi avec la direction n’ont pas abouti à la levée du préavis. « Pour l’heure, la direction refuse la moindre concession ou de revenir sur les projets les plus néfastes pour les équipes et les antennes », ont déploré les syndicats dans un communiqué vendredi soir.

Un rendez-vous entre syndicats et direction prévu lundi

La direction du groupe a de son côté assuré samedi 23 août avoir « fait des propositions sur les différents sujets en cours de discussion, dans l’objectif d’une levée du préavis ». « Ceci n’ayant pas abouti ce jour, la direction se tient prête à la poursuite des négociations au plus vite : rendez-vous a été conjointement fixé lundi. Il y a, des deux côtés, une volonté de sortir de la situation au plus vite, dans l’intérêt des auditeurs », a-t-elle poursuivi.

Une première grève, très suivie, avait eu lieu du 26 au 29 juin. Elle avait immédiatement été suivie d’une deuxième, mais pour un motif différent. Il s’agissait de protester contre le projet de réforme de l’audiovisuel public porté par la ministre de la culture, Rachida Dati. Il prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’INA (Institut national de l’audiovisuel).

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Après un parcours parlementaire heurté, ce texte devrait revenir à l’Assemblée nationale à l’automne. Il a été adopté en juillet par le Sénat, où les débats ont été écourtés par le choix de la ministre d’employer l’arme constitutionnelle du vote bloqué.

Selon les dernières mesures d’audience de Médiamétrie, publiées début juillet, Radio France a enregistré une saison 2024-2025 record sur plusieurs antennes et France Inter a augmenté son avance comme première radio du pays.

Le Monde avec AFP

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