Ron Cahlili, fondateur du café Tarbutat, présente le nouveau livre de l'écrivain israélien Hillel Cohen dans son bistrot, à Tel-Aviv, le 4 novembre 2025.

Un ou deux soirs par semaine, l’étroite salle du café Tarbutat accueille une bonne partie des derniers représentants de la gauche progressiste en Israël. Leur téléphone à la main, ils sont quelques dizaines, mardi 4 novembre un peu avant 20 heures, adossés aux murs bleus de l’établissement de Tel-Aviv pour écouter Hillel Cohen, professeur d’études moyen-orientales à l’Université hébraïque de Jérusalem. Au micro, devant la machine à espresso, le chercheur raconte son parcours d’ancien colon de Cisjordanie occupée, qui a rompu avec ce milieu avant de devenir une voix respectée sur l’histoire des Palestiniens, notamment à Jérusalem-Est.

Au comptoir, Aviva Ger, 74 ans, vient chercher un peu de réconfort dans ces conférences hebdomadaires. Fatiguée par la violence de la rhétorique politique israélienne et par la « haine », la comédienne de théâtre, militante pour les droits des Palestiniens depuis 1967, se réjouit de retrouver ici des connaissances et des amis qui n’ont pas « basculé dans un discours guerrier » après le 7-Octobre. La septuagénaire s’exprime en français, une langue qu’elle a apprise pendant ses cours auprès du metteur en scène Jacques Lecoq, à Paris, en 1982. Entre deux verres de blanc, l’actrice aime débattre de la création d’un Etat palestinien comme seule voie possible vers une paix durable. « Cet endroit est un îlot de gauchistes, sourit l’artiste avant de s’assombrir. C’est peut-être le dernier dans tout le pays… »

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