« Le Printemps, boulevard de Sébastopol » (2011), d’Erik Bulatov.

Certains accidents de jeunesse peuvent déterminer le reste d’une vie. C’est parce qu’il a détruit sa voiture à l’âge de 22 ans que Thierry Barbier-Mueller a commencé sa collection d’art contemporain, dévoilée par le Musée Jenisch de Vevey (Suisse) pour la première fois. Plutôt que d’utiliser l’argent versé par l’assurance en remplacement de son véhicule, il a préféré consacrer le pécule à l’achat d’une œuvre d’art contemporaine, un tableau d’A. R. Penck (1939-2017).

Certes, il rejoignait en cela une tradition familiale : un de ses frères collectionne les armures japonaises, un autre préfère la numismatique. Sa mère, Monique Barbier-Mueller, était un pilier apprécié de la foire Art Basel et son père, Jean-Paul, un fervent des arts africains et océaniens (également féru de poésies et de fabliaux des XVe et XVIe siècles). La génération précédente était représentée par l’aïeul, Josef Müller, qui, en 1907, à l’âge de 20 ans, acquit son premier tableau, un Ferdinand Hodler (1853-1918), pour lequel il dut dépenser un an de ses revenus. Sa grand-tante Gertrud, encore mineure, acheta l’année suivante, sans autorisation de ses tuteurs, un tableau de Van Gogh.

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