Le dernier jour du procès de Nicolas Sarkozy, accusé d’avoir noué un pacte de corruption avec l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi, s’est tenu mardi 8 avril, à Paris.
L’ex-président français a brièvement pris la parole.
Mais, surtout, ses 4 avocats ont abattu leurs dernières cartes pour tenter de démontrer son innocence.

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Soupçons de financement libyen en 2007 : l’heure du procès pour Nicolas Sarkozy

Clap de fin d’un procès qui aura duré plus de trois mois. Lors du dernier jour d’audience, dans l’affaire du financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, l’ex-chef d’État s’est une nouvelle fois défendu d’avoir conclu un pacte de corruption avec l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi. « Je ne suis pas ici pour faire de la politique mais pour défendre mon honneur et que la vérité soit faite », a-t-il martelé, fustigeant tout de même un « contexte médiatique et politique détestable ». 

« J’aurais eu envie de répondre à un réquisitoire politique et violent », a affirmé Nicolas Sarkozy, contre qui le parquet national financier (PNF) a réclamé 7 ans de prison, 300.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité, mais « je ne le ferai pas, parce que je veux la vérité et je ne veux rien dire devant votre tribunal » qui « puisse alimenter cette polémique »

« La preuve molle »

Mais ce sont surtout les avocats de l’ancien président de la République qui se sont succédé à la barre pour plaider la relaxe. « L’accusation est pleine de contradictions qui démontrent qu’elle ne tient pas debout. Cette accusation est bâtie sur du sable », s’est insurgé Me Jean-Michel Darrois, alors que le parquet évoque un faisceau d’indices concordants. La défense le souligne, dans les comptes de campagne, aucune trace de financement, même en liquide, n’a pu être identifié. « Les investigations des enquêteurs n’ont pas permis de trouver les flux libyens, ni de flux financiers entre la Libye et sa campagne. Pourtant, on ne parle pas de petites sommes » mais de millions d’euros, « ça ne peut pas disparaître comme ça », a pointé Me Tristan Gautier. 

De son côté, Me Christophe Ingrain a dénoncé « la preuve molle, l’indice mou », inventés par le Parquet national financier (PNF), et son « quoi qu’il en coûte judiciaire ». « Tout cet après-midi, avec mes trois confrères, nous nous sommes attachés à démontrer factuellement que le dossier ne comporte rien qui permette de condamner Nicolas Sarkozy. Rien », a-t-il insisté. Les éléments de preuve sont « réduits à peau de chagrin », a-t-il jugé, estimant que le « dossier est à terre, ses excès, ses mensonges l’ont détruit »

Le tribunal s’est retiré pour délibérer. Nicolas Sarkozy et ses co-prévenus, dont les anciens ministres Claude Guéant, Brice Hortefeux et Éric Woerth, seront fixés sur leur sort le 25 septembre 2025.

La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Florence DE JUVIGNY, Chloé BARBAUX, Alexandra GUILLET

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