La ministre de l’Éducation a annoncé samedi un renforcement des contrôles et une remontée « systématique » des faits de violences dans l’enseignement privé sous contrat.
Elisabeth Borne a pris cette décision, rendue publique dans un entretien à la Tribune Dimanche, après les révélations sur Notre-Dame-de-Bétharram.

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Violences et abus sexuels au collège-lycée de Bétharram

Des mesures strictes et nécessaires. Dans un entretien à La Tribune Dimanche (nouvelle fenêtre), Elisabeth Borne annonce un renforcement des contrôles et une remontée désormais « systématique » des faits de violences dans l’enseignement privé sous contrat, sous le feu des projecteurs depuis les révélations sur Notre-Dame-de-Bétharram. 

Il s’agit d‘ »organiser une remontée systématique des faits de violence, mieux recueillir la parole des élèves, et renforcer les contrôles dans l’enseignement privé sous contrat », indique la ministre de l’Éducation nationale.

Que ces violences « ne puissent plus se reproduire »

Depuis l’affaire Bétharram, des collectifs émergent un peu partout en France pour dénoncer des violences physiques et sexuelles commises dans d’autres établissements catholiques privés, éclaboussant la réputation de ce secteur où sont scolarisés 2.059.650 élèves dans 7.190 établissements. 

Afin de « s’assurer que de telles violences ne puissent plus se reproduire », Elisabeth Borne annonce un renforcement des contrôles des établissements privés sous contrat, jusqu’ici « peu nombreux« , ce qui peut « paraître paradoxal, puisque l’État les finance chaque année à hauteur de 10 milliards d’euros ». 

Pour y remédier, « une mission d’appui » va être créée au sein de l’inspection générale et « interviendra aux côtés des équipes académiques pour les situations particulièrement problématiques ». Au total, « 60 inspecteurs supplémentaires vont être déployés en 2025 et 2026 » et « 40% des établissements privés sous contrat seront inspectés dans les deux prochaines années, dont la moitié par des visites sur place », indique la ministre.

Borne prendra « les mesures qui s’imposent »

Concernant les signalements, les établissements privés sous contrat auront à déployer l’application « Faits établissements », déjà en vigueur dans le public, qui « permet de remonter les cas sensibles au rectorat, et les plus graves, au niveau national », selon la ministre. Ces signalements « seront rendus obligatoires » par décret. Les équipes académiques seront par ailleurs alertées lorsqu’un message ou un appel au numéro 119 Enfance en danger « fait état d’abus » dans l’ensemble des établissements scolaires, privés comme publics. 

Trois décennies après sa dernière inspection, Notre-Dame-de-Bétharram va être contrôlé par le rectorat de Bordeaux à partir de lundi.  Interrogée sur la question d’un potentiel retrait de l’agrément de l’établissement, Elisabeth Borne indique qu’elle prendra « les mesures qui s’imposent » en fonction des conclusions de l’inspection qui porte sur le fonctionnement actuel de la structure. 


A.S avec AFP

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