Une commission d’enquête indépendante doit faire la lumière sur les violences physiques et sexuelles perpétrée sà Notre-Dame-de-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques).
Cette commission sera entièrement pilotée par un think tank indépendant, a annoncé samedi un responsable de la congrégation béarnaise.
Son nom : l’Institut francophone pour la justice et la démocratie (IFJD)
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Violences et abus sexuels au collège-lycée de Bétharram
C’était une donnée attendue. La commission d’enquête indépendante qui doit faire la lumière sur les violences physiques et sexuelles perpétrées durant des décennies sur des élèves de Notre-Dame-de-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) sera entièrement pilotée par un think tank indépendant, a annoncé samedi 15 mars le père Jean-Marie Ruspil, vicaire régional de l’institution religieuse.
Ce dernier, qui a reconnu pour la première fois le caractère « systémique » des violences, s’est adressé à la presse en marge d’un forum à l’Université de Bayonne consacré aux violences sexuelles et organisé par l’Institut francophone pour la justice et la démocratie-Louis Joinet.
Un rapport remis d’ici à un an
Le think tank IFJD, créé en 2013 et spécialisé dans la résolution de conflits (nouvelle fenêtre), notamment dans des pays en guerre, va entièrement prendre en charge la commission d’enquête indépendante, de la consignation des témoignages des victimes, jusqu’à la remise du rapport final « dans un délai d’un an », a affirmé le religieux. Financée par la congrégation, la commission d’enquête aura pour mission d’établir « les causes du caractère systémique des violences ainsi que celles du déni et de l’impunité ayant entouré les violences » à Bétharram, a précisé le père Ruspil.
Elle devra également faire « un bilan exhaustif des violences physiques et sexuelles commises à Bétharram (…) et proposer des mesures de reconnaissance à l’égard des victimes dans un processus de réparation mémorielle », a ajouté le religieux. Enfin, la commission devra apporter « réparation aux victimes qui ne pourraient obtenir réparation par la justice ou via la Commission de reconnaissance et réparation (CRR) » mise en place par l’Église depuis 2021, a poursuivi le père Ruspil qui a insisté sur la reconnaissance de « toutes les victimes » et la « réparation des violences sexuelles et physiques commises ».
Les noms des membres qui composeront cette commission seront dévoilés la semaine prochaine, a indiqué Jean-Pierre Massias, président de l’IFDJ. Elle comptera « des historiens, des juristes, des psychologues, des avocats, des magistrats », a-t-il dit.
Le travail d’investigation consistera à « enquêter sur des documents, des archives, des coupures de presse. On va aussi demander des auditions aux anciens vicaires régionaux de Bétharram. On enverra un archiviste à Rome (…) où des plaintes ont nécessairement dû remonter. On ira aussi en Centrafrique et en Thaïlande », a-t-il détaillé.