Nicolas Sarkozy quitte le tribunal de Paris, le 14 février 2024.

Il est rare que résonnent des rires sous le plafond à caissons doré de la chambre criminelle de la Cour de cassation : le lieu invite à la solennité. Un ricanement à peine étouffé a pourtant parcouru le public, mercredi 8 octobre, lorsque l’un des avocats de la défense, Patrice Spinosi, a conclu sa plaidoirie d’un « Nicolas Sarkozy aspire à la justice », face à une formation de jugement impassible. Deux semaines plus tôt, l’ancien président avait violemment critiqué l’institution judiciaire, qualifiant de « scandale » sa condamnation à cinq ans de prison dans l’enquête sur le financement de sa campagne de 2007. Il a depuis interjeté appel.

Le 8 octobre, l’attention de la Cour de cassation s’est portée sur une autre campagne de l’ex-chef de l’Etat – qui n’était pas présent –, celle de 2012. La plus haute juridiction de l’ordre judiciaire a examiné le pourvoi portant sur la confirmation de sa condamnation par la cour d’appel de Paris, en février 2024, pour « financement illégal de campagne électorale » dans le dossier dit « Bygmalion ».

Cette agence de communication prestataire avait aidé l’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy à maquiller le dépassement du plafond légal de dépenses, en minorant les factures de ses meetings. L’entreprise se rattrapait sur des factures adressées au parti, surévaluant des prestations réelles ou inventant des conventions fictives. Trois des dix condamnés se sont joints à ce pourvoi – Guillaume Lambert, l’ex-directeur de campagne, et deux anciens cadres de l’Union pour un mouvement populaire, l’ancêtre des Républicains, Eric Cesari et Pierre Chassat.

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