
Le procès en appel de Marine Le Pen et du parti d’extrême droite dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national (devenu Rassemblement national) aura lieu du 13 janvier au 12 février 2026, a fixé la cour d’appel de Paris, lundi 8 septembre. La décision sera rendue bien avant l’été 2026, comme promis dans un communiqué commun du parquet général et de la présidence de la cour d’appel.
Le choix de la date était très attendu étant donné que la triple candidate à l’élection présidentielle avait été condamnée en première instance, en mars 2025, à cinq ans d’inéligibilité avec exécution immédiate, et quatre ans de prison, dont deux ferme aménagés sous bracelet. Une peine qui l’empêcherait de se présenter à l’élection présidentielle de 2027.
Au-delà de l’échéance présidentielle, Mme Le Pen ne pourrait théoriquement pas se présenter dans des législatives anticipées en cas de dissolution de l’Assemblée nationale.
Un « système » mis en place entre 2004 et 2016
La justice l’avait reconnue coupable, ainsi que 24 anciens eurodéputés, assistants, expert-comptable et le parti d’extrême droite en tant que personne morale, d’avoir mis en place un « système » entre 2004 et 2016 pour payer des salariés du parti avec l’argent du Parlement européen pour un préjudice économique évalué au total à 3,2 millions d’euros.
Seules douze des personnes condamnées ainsi que le parti ont fait appel – notamment le maire de Perpignan, Louis Aliot, le député Julien Odoul, l’eurodéputé Nicolas Bay, Wallerand de Saint-Just et Bruno Gollnisch, deux cadres historiques du RN – laissant entrevoir un procès plus court que le premier, lequel avait duré deux mois à l’automne 2024.
La condamnation de Marine Le Pen à une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire, l’empêchant en l’état de se présenter à toute élection, avait provoqué de vives réactions politiques, tant dans son camp que parmi ses adversaires, le premier ministre, François Bayrou, faisant publiquement part de son « trouble ». Elle avait, en outre, ouvert la voie à l’hypothèse d’un « plan B comme Bardella » pour représenter le parti d’extrême droite à la présidentielle de 2027.
En parallèle, le RN est sous le coup d’une autre procédure depuis l’ouverture, en juillet 2024, d’une information judiciaire, notamment pour escroquerie au préjudice d’une personne publique et financement illicite des campagnes électorales, qui a entraîné une perquisition de son siège au début de juillet.
L’enquête porte principalement sur des prêts de particuliers au parti pour financer ses campagnes présidentielle et législatives de 2022 et celles des européennes de 2024, selon le parquet de Paris.