L’ancien président de la République Nicolas Sarkozy sera jugé en appel dans l’affaire du financement libyen du 16 mars au 3 juin, a annoncé la cour d’appel de Paris dans un communiqué publié jeudi 13 novembre.
L’ancien président de la République a été condamné, le 25 septembre, à cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt assorti d’une exécution provisoire pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle. Le tribunal correctionnel de Paris l’a reconnu coupable d’avoir sciemment laissé ses collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour solliciter un financement occulte de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.
Après vingt jours de détention provisoire, Nicolas Sarkozy est sorti de la prison de la Santé le 10 novembre, à la suite de la décision le même jour de la cour d’appel de Paris.
Il est placé sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet général. La justice interdit aussi à Nicolas Sarkozy d’entrer en contact avec le ministre de la justice, Gérald Darmanin, constatant sa « capacité à actionner différents services de l’Etat » en tant qu’ex-président. Le garde des sceaux lui avait rendu visite à la fin d’octobre, et cette entrevue avait suscité des critiques, notamment de magistrats. De plus, une interdiction d’entrer en contact avec l’ensemble des prévenus et le cabinet du ministre de la justice a été prononcée, ainsi qu’une interdiction de quitter le territoire.
Appel du PNF pour l’ensemble des prévenus
A ses côtés seront rejugées neuf autres personnes, parmi lesquelles deux anciens proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et Brice Hortefeux, ainsi que l’intermédiaire Alexandre Djouhri, condamné à six ans de prison en première instance et incarcéré depuis.
Le tribunal correctionnel de Paris avait prononcé l’extinction de l’action publique pour l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, mort en septembre au Liban, et pour un autre ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, qui avait déjà été condamné pour les mêmes faits dans une procédure distincte.
Il avait aussi relaxé trois personnes, Eric Woerth, ministre du travail et du budget sous Nicolas Sarkozy, et qui fut le trésorier de sa campagne présidentielle de 2007 ; Edouard Ullmo, un ancien vice-président exécutif d’Airbus ; et le Saoudien Ahmed Bugshan.
Mais le Parquet national financier (PNF) a interjeté appel pour l’ensemble des prévenus, à l’exception d’Ahmed Bugshan.
