Cela fait 40 ans que le corps de Grégory Villemin, 4 ans, a été découvert dans les Vosges.
Jamais résolue, cette affaire est toujours en cours d’instruction.
Voici ce que sont devenus ceux qui y ont joué un rôle crucial en 1984.

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L’affaire Grégory

C’est l’une des grandes énigmes policières françaises. Quarante ans après la découverte, le 16 octobre 1984, du corps de Grégory Villemin , âgé de 4 ans, dans la vallée de la Vologne, au cœur des Vosges, cette affaire jamais résolue est toujours en cours d’instruction. 

En mars dernier, une demande d’expertises complémentaires a relancé pour la énième fois ce cold case considéré comme l’un des plus spectaculaires naufrages judiciaires et médiatiques du siècle écoulé. L’affaire dessine aussi une oppressante histoire de famille entourée de nombreuses zones de mystère, plusieurs de ses membres ayant été soupçonnés tour à tour du meurtre du petit Grégory.  TF1info revient sur la vie actuelle des principaux protagonistes de cette affaire.

Jean-Marie et Christine Villemin, parents de Grégory

Les époux Villemin ont emménagé en région parisienne après la libération de Jean-Marie , emprisonné après l’assassinat de son cousin Bernard Laroche, qu’il croyait être le meurtrier de Grégory. Ils ne sont plus apparus dans les médias depuis un passage à la télévision en 1994.

« Ils ont d’autres enfants, adultes, enseignants et avec des enfants », a indiqué à l’AFP l’un de leurs avocats, François Saint-Pierre. « Ils ont travaillé, mené leur vie, mais sont extrêmement soucieux de leur anonymat. » Mari et femme se sont « reconstruits » loin des Vosges et sont des « parents et grands-parents heureux », précise de son côté Laurent Beccaria, patron de la maison d’édition Les Arènes. « Ils sont une famille normale. »

Christine Villemin, 64 ans, travaille toujours, à Paris. Au début de l’affaire, elle avait été désignée comme possible « corbeau » par des graphologues. Elle a été inculpée et brièvement emprisonnée à l’été 1985, avant d’être mise hors de cause.

Jean-Marie Villemin, 66 ans, est à la retraite. En 1984, il était contremaître dans l’usine d’un sous-traitant automobile. Lors de son procès en 1993, il se présentait comme technicien de laboratoire. À sa sortie de prison, son entreprise accepte de l’employer sur un autre site, en banlieue parisienne, où le couple s’installe dans une HLM, avec, pour tout mobilier, un matelas au sol. Jean-Marie Villemin vient d’écrire la préface d’un roman graphique, « Grégory » (Les Arènes), qui évoque l’affaire sous le prisme de son procès en 1993. Il y raconte combien le couple a « souffert de la médiatisation » de cette « tragédie ».

Marie-Ange, femme de Bernard Laroche

« Marie-Ange Laroche va très mal. Depuis le 29 mars 1985, date de l’assassinat de Bernard Laroche, elle n’a jamais pu faire son deuil, puisqu’à intervalles réguliers, il y a une réouverture (de l’enquête) soi-disant décisive et qui montre du doigt son mari comme étant l’éventuel coupable », déclare à l’AFP son avocat, Gérard Welzer.

Âgée de 67 ans, elle vit toujours dans la vallée de la Vologne, où elle a travaillé dans un établissement public. Marie-Ange Laroche déclarait en 2017 que sa vie était « foutue » après avoir été « trainée dans la boue, détruite, salie ». Elle a quatre enfants, dont deux de Bernard Laroche.

Murielle Bolle, petite sœur de Marie-Ange Laroche

Murielle Bolle a joué un rôle central dans cette affaire, racontant dans un premier temps avoir été au côté de Bernard Laroche lors de l’enlèvement de Grégory, avant de se rétracter. Elle n’a cessé depuis de clamer l’innocence de son beau-frère. Selon un cousin, elle se serait rétractée à l’époque des faits après avoir subi un lynchage familial. Ce qu’elle continue de nier.

Elle a été mise en examen en 2017 pour « enlèvement suivi de mort » et emprisonnée durant 38 jours. Mais cette mise en examen a été invalidée pour vice de procédure l’année suivante. Âgée de 55 ans, elle vit toujours dans les Vosges. Elle a eu trois garçons et est grand-mère. Elle a publié en 2018 « Briser le silence », pour raconter son histoire.

Le juge Jean-Michel Lambert

Surnommé « le petit juge », Jean-Michel Lambert avait 32 ans lorsqu’il est devenu le premier magistrat chargé d’instruire l’affaire. il était le seul juge d’instruction à Épinal, et c’était son premier poste. Accusé d’avoir bâclé l’enquête, il s’est suicidé le 11 juillet 2017, à 65 ans. Il a rédigé 11 livres, dont un baptisé « De combien d’injustices suis-je coupable ? », dans lequel il évoquait « la complexité de l’œuvre de justice ».

Le capitaine de gendarmerie Etienne Sesmat

Premier enquêteur à intervenir sur l’affaire, le capitaine Etienne Sesmat a quitté la gendarmerie en 2006 « pour être libéré » de son devoir de réserve. Il publie la même année un livre, « Les deux affaires Grégory », republié en version augmentée à l’occasion des 40 ans du début de l’affaire. Après 12 ans en tant que directeur sécurité de la Régie des transports de Marseille, il prend sa retraite en 2018. 

À 70 ans, il est actuellement conseiller municipal, en charge notamment de la sécurité, à Collioure (Pyrénées-Orientales), et donne régulièrement des conférences sur l’affaire Grégory.


La rédaction de TF1info avec AFP

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