Actuellement jugé à Vannes pour viols et agressions sexuelles sur 299 personnes, l’ex-chirurgien Joël Le Scouarnec pourrait être à nouveau jugé à l’avenir.
La justice n’a pas pu identifier toutes les victimes « dans une affaire d’une telle ampleur », mais celles qui restent « ne sont pas oubliées », a assuré vendredi l’avocat général.
Des « investigations complémentaires sont en cours » et une nouvelle procédure pourrait s’ouvrir, a-t-il ajouté.
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Affaire Le Scouarnec : le procès de l’horreur et de l’omerta
À quelques jours de la fin du procès, un nouveau chapitre est d’ores et déjà évoqué. « Il y aura probablement une autre procédure Le Scouarnec » concernant d’autres victimes potentielles, a affirmé ce vendredi 23 mai l’avocat général Stéphane Kellenberger, au début de ses réquisitions au procès de l’ex-chirurgien pédocriminel, jugé à Vannes pour viols et agressions sexuelles (nouvelle fenêtre) sur 299 personnes.
« Dans une affaire d’une telle ampleur », s’étendant de 1989 à 2014 et sur de multiples départements, la justice ne pouvait pas identifier chacune des victimes (nouvelle fenêtre) de Joël Le Scouarnec, ou pas dans les délais impartis pour ce procès ouvert le 24 février devant la cour criminelle du Morbihan, a-t-il expliqué. Mais « ces victimes ne sont pas oubliées » et « des investigations complémentaires sont en cours et pourront donner lieu à un procès », a-t-il souligné.
Dans toute procédure pénale demeurent toujours des zones d’ombre
Dans toute procédure pénale demeurent toujours des zones d’ombre
Stéphane Kellenberger, avocat général
Il a par ailleurs semblé chercher à justifier l’action de la justice, parfois vivement critiquée par les victimes durant les trois mois d’audience. « Dans toute procédure pénale demeurent toujours des zones d’ombre », a-t-il ainsi relevé.
L’avocat général a également mentionné « l’enquête contre X pour non-empêchement de crime et de délit (nouvelle fenêtre)« contre l’intégrité des personnes, ouverte par le parquet de Lorient suite à des plaintes d’associations. Celles-ci dénoncent l’inaction des autorités sanitaires, des institutions hospitalières et des différentes instances de l’Ordre des médecins qui ont été averties d’une condamnation de Joël Le Scouarnec pour détention d’images pédopornographiques en 2005 mais n’ont rien fait pour l’empêcher d’exercer (nouvelle fenêtre) ou pour encadrer sa pratique au contact d’enfants.
L’accusé avait poursuivi sans encombre sa carrière et ses actes pédocriminels dans différents établissements de l’ouest de la France, jusqu’à son arrestation en 2017 en Charente-Maritime. « Joël Le Scouarnec devait-il être seul dans le box ? », s’est interrogé Stéphane Kellenberger dans ses réquisitions. « Il aurait pu être fait mieux, être fait autrement, même au milieu du fameux mille-feuille administratif français, chacun se renvoyant allègrement la balle jusqu’à ce que cette balle soit perdue et percute des innocents (nouvelle fenêtre)« , a lancé le magistrat.
Quant à la procédure en cours, Stéphane Kellenberger a demandé la peine maximale de vingt ans de réclusion et la rétention de sûreté contre l’accusé, déjà condamné en 2020 à Saintes (nouvelle fenêtre) (Charente-Maritime) à quinze ans de réclusion pour des viols et agressions sur plusieurs fillettes.
Le procès se poursuivra lundi avec les plaidoiries de la défense et les derniers mots de l’accusé, avant que les cinq magistrats de la cour ne se retirent pour délibérer. Le verdict est attendu le 28 mai.