
Près de cinq après les faits, deux juges d’instructions ont ordonné, vendredi 27 juin, un procès pour quatre policiers parisiens, accusés d’avoir passé à tabac Michel Zecler, en 2020, dans son studio de musique parisien, après un contrôle déclenché notamment à cause d’une supposée « forte odeur de cannabis » mais aussi d’une « absence du port du masque », au moment, à l’époque, d’un regain de l’épidémie de Covid. Fait rare, trois d’entre eux sont renvoyés devant une cour criminelle.
Les magistrats instructeurs ont décidé de retenir le chef de « faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique (PDAP) », une infraction pas toujours évidente à démontrer, passible de 15 ans de réclusion criminelle, et souvent abandonnée. Ces trois agents, Aurélien L., 28 ans, Philippe T., 48 ans, et Pierre P., 36 ans, sont accusés d’avoir menti dans leurs procès-verbaux pour dissimuler leur bavure – ils avaient déposé plainte contre M. Zecler pour violences et rébellion.
Dans leur ordonnance de mise en accusation, consultée par Le Monde, les juges d’instruction énumèrent les affirmations « fallacieuses » trouvées dans les PV des agents, et font « le constat de l’existence de faussetés dans le procès-verbal qui outrepassent manifestement la problématique de la subjectivité du témoignage humain et témoignent d’un souci de travestir la réalité ». « C’est une victoire d’obtenir un renvoi devant la cour criminelle pour ce chef d’accusation, s’est réjoui auprès du Monde l’avocat de M. Zecler, Maître Serge Money, rares sont les policiers à être tenus responsables pour de telles infractions, qui nuisent tant aux victimes, dont M. Zecler devient de fait un représentant. »
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