• Lundi soir, le gouvernement de François Bayrou est tombé lors du vote de confiance sollicité par le Premier ministre.
  • « Incertitude périlleuse », « chaos total », « lourde tâche de trouver un nouveau visage »…la situation politique de la France a suscité de nombreux commentaires à l’international.

Suivez la couverture complète

François Bayrou renversé, et maintenant ?

Sa chute était attendue en France, elle est scrutée à l’étranger. Lundi 8 septembre, François Bayrou a largement perdu le vote de confiance lors d’une session extraordinaire à l’Assemblée nationale, 364 députés ont voté contre la confiance au Premier ministre et 194 pour. Il est à l’Élysée ce mardi 9 septembre pour remettre sa démission à Emmanuel Macron.

Un « énième spectacle affligeant d’une Assemblée incapable de respect », écrit le quotidien belge Le Soir qui se demande « qui a compris, vraiment, la gravité de la situation ? L’instabilité du pays, alors que les colères sociales grondent ? ». 

Dans un éditorial, Olivier Bot relève, pour la Tribune de Genève, que le discours de politique générale de François Bayrou « au diagnostic implacable, n’a pas suffi à redorer le blason du Premier ministre le plus impopulaire de la Vᵉ République”.

« Crise financière », risque pour « ses finances publiques »

La presse américaine s’inquiète, elle, de la situation économique de la France. Cette « disparition annoncée », souligne le New York Times, est « le dernier signe en date d’une France réduite à une instabilité politique chronique et à une incapacité à faire face à sa crise financière croissante ».

Même analyse dans le Wall Street Journal qui voit dans la chute de Bayrou « une mesure de la manière dont la France est prise dans une spirale de dysfonctionnement politique qui épuise ses finances publiques ». 

Pour le quotidien américain Washington Post, la France est « plongée dans une incertitude périlleuse ». Le journal compare même la situation actuelle à une « époque antérieure de la politique française, sous la IVe République, lorsque le pays a connu 24 gouvernements entre 1946 et 1958, certains ayant duré un mois ou moins ».

El Pais – El Pais

Outre Manche, le Guardian titre sur le fait que « la chute de Bayrou et un Parlement divisé n’offrent guère la stabilité dont Macron a besoin ». Pour le journal britannique, cette crise est un obstacle de plus pour Emmanuel Macron qui tente de jouer un rôle sur les dossiers ukrainien et gazaoui.

La chute de François Bayrou a « placé Emmanuel Macron devant le dilemme de nommer un nouveau chef du gouvernement ou de convoquer des élections législatives », note le quotidien espagnol El Pais. « Avec une Assemblée profondément divisée et sans majorité, il est difficile d’imaginer que l’un des scénarios possibles apporte une stabilité politique »

El Mundo, son concurrent, évoque « le chaos total » qui arrive en France, qualifiant la démarche de François Bayrou de « hara-kiri politique ».

Corriere della Sera ironise sur « les tourments de Macron après Bayrou » et « la révolution du président Jupiter (qui sonne désormais comme une plaisanterie) ». Le quotidien italien note que la « lourde tâche de trouver un nouveau visage » incombe au chef de l’Etat, « pris en étau entre les sondages et une nouvelle vague de protestations massives (…) à la veille d’une journée de mobilisation populaire qui promet de paralyser le pays. »

Ambre BERTOCCHI

Partager
Exit mobile version