D’après une étude publiée ce jeudi, le nombre de morts du sida pourrait grimper de 500.000 lors de la prochaine décennie en Afrique du Sud.
En cause ? La volonté de l’administration Trump de réduire de 92% les financements de programmes à l’étranger.
De nombreuses vies dépendent de l’aide américaine, voilà le constat dressé ce jeudi 27 février dans une étude. Plus d’un demi-million de personnes supplémentaires pourraient mourir du sida si les fonds américains étaient coupés durant dix ans, a alerté la chercheuse Linda-Gail Bekker, directrice de la Fondation Desmond Tutu et co-autrice de l’étude parue dans Annals of Internal Medicine (nouvelle fenêtre).
Des courriers d’annonce de fin de financement déjà envoyés
« Le nombre de vies perdues dépassera les 500.000. Il y aura des morts inutiles à cause de la perte de ce financement. Je prédis un immense désastre », a-t-elle assuré lors d’une visioconférence organisée avec d’autres ONG. Celle-ci fait suite à l’annonce la veille de la suppression de 92% des financements de programmes à l’étranger par l’agence américaine de développement (USAID).
Plusieurs ONG locales qui bénéficiaient de fonds du principal programme américain de lutte contre le sida, le Pepfar, via l’USAID, ont reçu des courriers électroniques annonçant la fin de leur financement. Une de ces lettres demande de « cesser immédiatement toutes les activités, mettre fin à toutes les sous-subventions et à tous les contrats ». Une autre indique que le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a « déterminé que (ce) contrat n’était pas conforme aux priorités de l’Agence et que la poursuite de ce programme n’était pas dans l’intérêt national ».
Depuis cette nuit, les associations soutenues par Sidaction, comme des milliers d’autres dans le monde dans de multiples domaines, reçoivent ce courrier d’annonce d’arrêt définitif de leur financement de l’administration américaine. Donald Trump et Elon Musk sont des criminels. pic.twitter.com/tM4zP3jOzW — Florence Thune (@FlorenceThune) February 27, 2025
Même en cas de maintien des fonds pour moitié, 315.000 malades de plus mourraient, d’après le modèle de l’étude. « Nous sommes très inquiets. L’administration Trump a déclaré la guerre à la santé en Afrique. On court à la catastrophe », s’inquiète Yvette Raphael, directrice exécutive de l’ONG Apha, dédié aux malades du VIH et du sida en Afrique du Sud.