La députée Prisca Thévenot, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 14 janvier 2025.

Considéré comme principal instigateur des violences, un jeune homme de 21 ans a été condamné, mercredi 30 juillet soir, par le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) à vingt-trois mois de prison ferme après l’agression en juillet 2024 de la députée Prisca Thévenot (Renaissance) et de membres de son équipe en pleine campagne des législatives.

Cette peine est assortie de dix-huit mois de sursis probatoire et de plusieurs obligations et interdictions. Le parquet avait requis trois ans ferme. Le prévenu était poursuivi pour violences en récidive, aggravées par la réunion et l’usage d’une arme, ainsi que pour dégradation de véhicule. Il comparaissait en détention provisoire.

Les faits remontent au 3 juillet 2024, lors d’une opération de collage d’affiches à Meudon-la-Forêt, à quelques jours du second tour. Prisca Thévenot, alors candidate à sa réélection, était accompagnée de sa suppléante Virginie Lanlo et de deux militants. Ils ont alors été pris à partie par plusieurs jeunes, dont le prévenu, qui ont arraché leurs affiches.

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Les jeunes « venaient pour en découdre »

L’altercation a rapidement dégénéré : une vingtaine d’individus, mineurs pour la plupart, ont rejoint le groupe à l’appel du principal mis en cause. A l’audience, ce dernier a reconnu avoir asséné un coup de poing à l’un des militants, Madiba Ousmane Guirassy, mais a nié toute autre violence.

Il a contesté être l’auteur du coup de trottinette ayant fracturé la mâchoire de M. Guirassy, blessé également au genou, au ventre et à la main. Il a également nié avoir attaqué avec la trottinette Mme Lanlo, touchée au bras et dont le pare-brise de la voiture a été endommagé pendant les violences.

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Les jeunes « venaient pour en découdre », a affirmé devant le tribunal Mme Thévenot. « Ils attendaient une indication sur la personne à frapper », a ajouté l’ex-porte-parole du gouvernement, évoquant le « lynchage » subi par M. Guirassy. Très émue, la députée des Hauts-de-Seine a confié « vivre dans la peur » depuis les faits et s’être interrogée sur la poursuite de son engagement politique.

Cinq mineurs jugés ultérieurement

L’avocat du prévenu, Me Ilyacine Maallaoui, a reconnu dans sa plaidoirie une « idiotie abyssale » de son client, tout en rejetant la moindre motivation politique. Le tribunal a souligné dans son jugement que les victimes « œuvraient à la bonne marche de la démocratie ». L’avocat des parties civiles, Me Arthur Gaulier, a de son côté regretté un « goût d’inachevé », pointant l’absence de « confrontation sincère », malgré les excuses formulées par le prévenu.

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Cinq autres mineurs soupçonnés d’avoir participé à l’agression seront jugés ultérieurement devant le tribunal pour enfants.

Selon le ministère de l’intérieur, cinquante et un candidats, suppléants ou militants ont été agressés entre les deux tours des législatives de 2024.

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Le Monde avec AFP

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