• Une femme est jugée en appel à compter de ce lundi après la mort de son grand-père, brûlé vif en 2020.
  • Elle affirme qu’il lui avait demandé de mourir, sans en informer le reste de la famille.
  • Elle risque la prison à perpétuité.

Brûlé vif par sa petite fille. Une jeune femme est jugée en appel à partir de lundi 23 juin à Bourg-en-Bresse (Ain) pour avoir tué son grand-père grabataire de 95 ans en mettant le feu à son lit. Lors de son premier procès, Émilie G., 33 ans, a plaidé « l’acte d’amour », disant avoir agi pour abréger les souffrances du vieil homme, qu’elle a décrit comme un « fœtus vieux ». Visiblement convaincus, les jurés de la cour d’assises du Rhône l’ont reconnue coupable, mais ne l’ont condamnée qu’à cinq ans de prison avec sursis.

Le parquet, qui avait requis 15 ans de prison pour cet « acte cruel », a fait appel du verdict, renvoyant l’accusée devant les assises de l’Ain, jusqu’à mercredi. La jeune femme, dans un « état dissociatif de nature à altérer son discernement » au moment des faits selon un expert psychiatrique, risque la réclusion criminelle à perpétuité.

« Elle n’avait plus la force de faire autrement »

En août 2020, le nonagénaire a été retrouvé mort, brûlé et asphyxié dans son lit médicalisé chez une de ses filles, à Saint-Laurent-de-Mure (Rhône). Placée en garde à vue deux mois après, sa petite-fille, qui venait régulièrement s’en occuper, a reconnu l’avoir tué. « Elle a conscience a posteriori qu’elle n’aurait pas dû et pas par ce moyen, mais lors des faits, elle n’avait plus la force de faire autrement », explique à l’AFP son conseil, Me Thibaud Claus.

Depuis des années, l’accusée, souffrant de symptômes dépressifs, assistait à la dégradation de l’état de santé de celui qui l’a en partie élevée, et qu’elle considérait comme son père. Après une chute en 2015, son grand-père avait été placé en résidence médicalisée, où Émilie G. assure l’avoir découvert un jour dans un état lamentable de quasi-abandon. Choquée, elle retire son aîné, équipé d’une sonde urinaire et de couches, de la résidence. La fille et le gendre du vieil homme le récupèrent chez eux, dans une chambre aménagée.

Une prise en charge quotidienne difficile pour les parents de la jeune femme, qui les seconde tout en gérant l’éducation de ses enfants, ses problèmes de couple et ses multiples échecs au Capes, le concours professoral. Un mois avant les faits, Émilie G. retrouve son grand-père baignant dans ses excréments après une absence prolongée de ses parents. Elle l’affirme : il lui aurait demandé de mourir, sans qu’elle n’en informe pour autant le reste de la famille.

Mais l’élément qui déclenche le passage à l’acte, c’est l’adultère de son conjoint. La goutte de trop pour la jeune femme : elle emporte un bidon d’essence et passe chez ses parents pour mettre le feu au lit du vieillard endormi, expliquant en première instance n’avoir pas voulu « le brûler », mais l’asphyxier. À la barre, l’accusée devra revenir sur le choix de cette sinistre méthode. Elle explique avoir versé de l’essence en tremblant, sans trop regarder, mais l’expertise a conclu à un « dépôt minutieux » de carburant sur le matelas et la couette.

Elle a reconnu avoir ensuite jeté une feuille enflammée dans la chambre avant de fermer la porte et de partir en courant. Selon le rapport médical, le grand-père, piégé, a agonisé pendant quelques minutes et est mort de l’inhalation des fumées et de brûlures profondes.

I.N avec AFP

Partager
Exit mobile version