
Les constructeurs automobiles vont devoir proposer des « solutions de mobilité » à leurs clients immobilisés plus de quinze jours par des airbags dangereux de marque Takata, comme le prêt d’un véhicule de remplacement, a communiqué le ministère des transports, mardi 29 juillet.
Ces véhicules visés par un « stop drive », soit 1,7 million au total en France, devront être réparés en moyenne quinze jours après la prise de rendez-vous sous peine d’« astreintes élevées », a poursuit le ministère. Les constructeurs doivent aussi proposer des rendez-vous de réparation à domicile, ou remorquer le véhicule dangereux jusqu’au garage, selon un arrêté qui doit être publié mercredi 30 juillet au Journal officiel, et que l’Agence France-Presse a pu consulter.
Cet arrêté confirme que toutes les voitures concernées équipées d’airbags considérés à risque en Corse et en outre-mer doivent être immobilisées, ainsi que les voitures datant d’avant 2011 sur le territoire métropolitain hors Corse.
Le ministère a aussi confirmé le rappel général de toutes les voitures équipées d’un airbag à risque partout en France, soit 600 000 véhicules supplémentaires, mais sans immobilisation. La plupart des constructeurs sont concernés, de Citroën à Volkswagen en passant par Mercedes, mais à l’exclusion du groupe Renault. S’ils n’ont pas déjà été contactés par courrier, les automobilistes doivent vérifier sur le site du constructeur de leur véhicule si celui-ci est concerné, avec son numéro VIN, inscrit sur la carte grise.
Dix-huit morts, dont 16 en outre-mer
Les constructeurs ont vingt jours à partir de mercredi pour transmettre à l’Etat un premier rapport hebdomadaire recensant les actions qu’ils auront engagées. En cas de manquement, les constructeurs ont une semaine pour mettre en place des actions correctives, sous peine d’une astreinte d’un million d’euros par semaine de retard. Les constructeurs sont également tenus de lancer des campagnes « régulières » à la radio ou par affichage pour informer leurs clients, mais aussi « des actions de prospection au porte-à-porte et de démarchage de rue dans les départements et régions d’outre-mer », où les rappels patinent.
Depuis 2014, le scandale industriel de ces airbags, qui ont provoqué une série d’accidents et de morts, secoue le secteur de l’automobile dans le monde. A cause d’un gaz qui vieillit mal, ces équipements de sécurité censés protéger les passagers en cas de choc peuvent exploser, notamment dans les climats chauds et humides.
Un deuxième accident mortel lié à ces airbags a eu lieu dans l’Hexagone début juin. Ils ont provoqué au total 18 morts et 25 blessés – dont 16 morts et 24 blessés dans les outre-mer –, selon le ministère des transports.
Une information judiciaire a été ouverte, le 16 avril, pour « pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée, non-information des acquéreurs d’un produit de sa non-conformité portant sur une qualité substantielle, mise en danger de la vie d’autrui ».