Ce sont des signaux positifs. Alors que les voyants clignotent au rouge concernant la consommation de drogues, notamment de psychostimulants, chez les jeunes adultes, les résultats de l’enquête ESPAD (pour « European School Survey Project on Alcohol and Other Drugs »), qui concerne les mineurs de 16 ans, diffusés jeudi 11 septembre par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), ont quelque chose de « très encourageant ».

C’est en tout cas l’expression employée par Guillaume Airagnes, directeur de l’OFDT, pour résumer les statistiques présentées dans la revue Tendances. Que ce soit pour le tabac, pour le cannabis ou, dans une moindre mesure, pour l’alcool, les comportements à risque des lycéens interrogés sont en recul en 2024 ; ils sont aussi, souvent, moins fréquents ou moins partagés chez les adolescents français que dans d’autres pays.

L’enquête ESPAD, conduite depuis 1995 (1999 en France) avec l’appui de l’Agence de l’Union européenne sur les drogues, a l’intérêt de livrer une photographie des usages précoces de drogues, licites et illicites, mais aussi d’offrir une comparaison dans le temps (les jeunes sont interrogés en milieu scolaire tous les quatre ans) et sur le continent : 113 882 adolescents nés en 2008 (âgés de 15,3 à 16,5 ans au moment de l’enquête) ont été questionnés dans 37 pays, dont 3 376 en France.

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L’évolution des usages, dans une majorité de pays, et en France en particulier, est notable. « Nous nous situons désormais au-dessous de la moyenne européenne pour l’ensemble des indicateurs, relève Guillaume Airagnes, qui est aussi médecin spécialisé en psychiatrie et en addictologie. Et cette baisse des consommations est parmi les plus marquées du continent en dix ans. » Ce n’est certes pas la première enquête à dépeindre une telle tendance, mais celle-ci s’amplifie et s’ancre sur le temps long.

Dans le détail, d’un indicateur à l’autre, les données chiffrées dessinent une pente plus ou moins marquée. Pour le tabac, la France se positionne parmi la dizaine de pays, principalement nordiques, comptant le moins de fumeurs quotidiens à l’adolescence (moins de 5 %). Si ces jeunes sont un sur cinq à avoir déjà expérimenté le tabac à 16 ans, la part de ceux fumant tous les jours a été divisée par cinq depuis 2015 (passant de 16 % environ à 3,1 %).

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