La Ligue contre le cancer appelle le gouvernement à créer une taxe contre les fabricants de produits néfastes pour la santé.
L’alcool, le tabac et les produits sucrés seraient notamment concernés.
L’association demande à mettre plus de moyens dans la prévention des maladies graves.

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Budget 2025 : la France doit trouver 60 milliards d’euros

Bientôt une nouvelle taxe pour certains industriels ? C’est ce que préconise la Ligue contre le cancer (nouvelle fenêtre). Dans une tribune publiée dans Le Monde (nouvelle fenêtre) ce lundi 28 octobre, son président, Philippe Bergerot, demande au gouvernement de taxer les entreprises fabriquant des aliments néfastes pour la santé, alors que le budget 2025 est en train d’être discuté.

40% des cancers sont évitables.

Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer

Rappelant que le cancer demeure la première cause de décès prématurés en France, il souligne que « les maladies liées au tabac et à l’alcool coûtent chaque année plusieurs milliards d’euros à l’État : les dépenses publiques de santé liées à la consommation d’alcool (7,8 milliards d’euros) sont deux fois plus élevées que les recettes liées à sa vente (4 milliards d’euros) ».

La Ligue contre le cancer appelle à instaurer un prix minimal sur l’alcool et à augmenter celui du paquet de cigarettes et de la nicotine. Les « produits trop sucrés ou ultratransformés » sont aussi pointés du doigt. Si cette mesure est adoptée, les entreprises concernées devraient s’acquitter d’une taxe supplémentaire. Le but : augmenter le prix de vente pour faire diminuer la consommation de certains produits responsables de maladies cardiovasculaires, de diabète , d’hypertension et donc de cancers.

Bientôt des États généraux de la santé ?

« 40% des cancers sont évitables », insiste Philippe Bergerot, estimant que la politique de prévention est aujourd’hui insuffisante en France. Il fustige par ailleurs la volonté du gouvernement de faire porter aux patients « une hausse des franchises », c’est-à-dire le reste à charge après le remboursement de l’Assurance-maladie. Dans un contexte d’économies budgétaires, « taxer les produits sucrés, le tabac et l’alcool, c’est allier politique de santé publique en faveur des citoyens et recettes pour l’État. Nous avons la conviction qu’investir dans la prévention pourrait permettre à l’État et à la Sécurité sociale de réaliser assez rapidement les économies tant recherchées ».

Enfin, la Ligue contre le cancer, qui a pour activité principale d’accompagner les personnes malades et leurs proches, milite dans cette tribune pour la tenue d’états généraux de la santé « afin de réfléchir au financement de notre système ».

Cette idée rejoint celle soutenue par la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, d’instaurer une taxe sur les produits contenant des sucres transformés. Cette mesure figure dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, débattue à partir de ce lundi à l’Assemblée nationale.


Zoe SAMIN

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