Le milliardaire Elon Musk a signé ce samedi une tribune pro-AfD dans le journal allemand Die Welt.
La publication de ce texte, en faveur de ce parti d’extrême-droite outre-Rhin, a provoqué des remous au sein de la rédaction du quotidien.
Une rédactrice en chef du journal a démissionné.

Un texte controversé qui crée des remous. Le milliardaire Elon Musk, fervent soutien du président élu américain Donald Trump, a signé samedi une tribune dans une tribune dans Welt am Sonntag, l’édition dominicale du célèbre quotidien conservateur Die Welt. L’homme d’affaires y défend le parti d’extrême-droite Alternative für Deutschlan (AfD), estimant que le mouvement « est la dernière lueur d’espoir » pour l’Allemagne, qui se trouve selon lui « au bord de l’effondrement économique et culturel« . 

Elon Musk vante également la « politique d’immigration contrôlée » du parti, ses objectifs économiques de « réduire les impôts » ou encore de « déréglementer le marché« . La classification de l’AfD à l’extrême droite « est clairement fausse« , affirme-t-il encore, s’appuyant sur le fait que sa cheffe de file Alice Weidel « a une partenaire de même sexe originaire du Sri Lanka« .

Une responsable du journal démissionne

L’article publié est en réalité une tribune croisée dans lequel le nouveau rédacteur en chef de Die Welt, Jan Philipp Burgard, contredit Elon Musk, estimant que « même un génie peut se tromper« . L’AfD « est un danger pour nos valeurs et notre économie« , assure le journaliste, tout en rappelant qu’un autre dirigeant du parti, Björn Höcke, « a été condamné à plusieurs reprises pour avoir utilisé un slogan nazi interdit« . Un contre-argumentaire qui n’a pas convaincu Eva Marie Kogel, responsable des contenus éditoriaux du titre de presse. « Aujourd’hui, un texte d’Elon Musk est paru dans le Welt am Sonntag. Hier, j’ai présenté ma démission après impression« , a-t-elle indiqué sur le réseau social X. 

Au-delà de ce départ, cette tribune pro-AfD d’Elon Musk a également suscité d’autres réactions indignées. L’Association des journalistes allemands (DJV) a ainsi protesté contre la « publicité électorale » permise par la rédaction de Die Welt, au moment les partis allemands sont en pleine campagne électorale en vue du scrutin législatif anticipé prévu en février prochain. « Les médias allemands ne doivent pas se permettre de se laisser manipuler comme porte-voix des autocrates et de leurs amis« , fustige son dirigeant Mika Beuster.

Cette tribune croisée suit un tweet polémique publié le 20 décembre par Elon Musk, dans lequel il avait écrit que « seule l’AfD » pouvait « sauver l’Allemagne« . Le parti est crédité en moyenne de 19% des intentions de vote dans les sondages. Die Welt appartient au groupe de presse Axel Springer, le plus influent d’Allemagne, qui comprend aussi le tabloïd Bild, le plus lu du pays.


T.A. avec AFP

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