Le cargo à voiles « Canopée » utilisé pour transporter des éléments de la fusée spatiale Ariane-6, amarré au port du centre spatial, à Kourou (Guyane), le 23 mars 2024.

Le Canopée ne passe guère inaperçu. Amarré, vendredi 5 décembre, sur le quai du port de Bordeaux, ce bâtiment de 121 mètres et de 10 000 tonnes à pleine charge, doté d’immenses voiles pour réduire sa consommation de carburant, constitue une pièce essentielle de la logistique d’Arianespace. Entièrement dévolu au transport de la fusée Ariane-6, le navire se prépare à un périple de près d’un mois. Sa mission : récupérer dans différents ports européens tous les éléments de la fusée pour les acheminer jusqu’au centre spatial de Kourou (Guyane). Début 2026, la version lourde d’Ariane-6, dotée de quatre « boosters » (propulseurs d’appoint), s’élèvera pour la première fois dans les airs pour mettre en orbite 32 satellites d’Amazon Leo, la constellation conçue pour la diffusion d’Internet à très haut débit du géant américain de la distribution.

Ce même vendredi, lors d’une conférence de presse conjointe d’Arianespace et d’Amazon Leo (ex-Kuiper), ce dernier a insisté sur l’importance de son contrat avec le lanceur européen. Signé en avril 2022, celui-ci porte sur 18 lancements et représente, à ce jour, plus de la moitié du carnet de commandes du programme Ariane-6. Si son montant n’a jamais été révélé, il constitue le plus important de l’histoire du groupe européen. Cette communication n’a rien d’anodin de la part de la constellation américaine, qui entend passer à terme de 153 à 3 236 satellites : ses investissements dans la filière spatiale du Vieux Continent constituent un argument de poids pour promouvoir et favoriser son service Internet par satellite, dont la commercialisation est prévue courant 2026. Et ce, alors que l’Europe se montre de plus en plus soucieuse d’assurer sa souveraineté dans ce domaine, en particulier depuis qu’Elon Musk a menacé de couper sa constellation Starlink au début de l’invasion russe en Ukraine.

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