Ce qu’il faut retenir de l’entretien de Michel Barnier sur France 2

Michel Barnier a été longuement interrogé ce jeudi soir sur le budget étriqué qu’il s’apprête à présenter, et grâce auquel il espère réduire la dette de 60 milliards d’euros. Niant tout « choc fiscal », comme certains l’affirment, et toute politique « d’austérité » et de « rigueur », le premier ministre a dévoilé quelques détails sur les hausses d’impôt prévues dans le budget et répondu à des questions sur la politique qu’il entend mettre en œuvre à Matignon.

  • 300 entreprises concernées par les hausses d’impôt

« Nous allons demander un effort aux plus grandes entreprises qui font plus de 1 milliard [d’euros de chiffre d’affaires] et un effort exceptionnel temporaire » a-t-il rappelé, précisant que quelque « 300 entreprises » seraient concernées. Le « temps » de cette contribution supplémentaire « sera fixé dans la loi », et « ce sera un an et peut-être deux ans », a-t-il précisé. « Mais il n’y aura pas d’impôts nouveaux sur la quasi-totalité des 4 millions d’entreprises », a-t-il dit.

  • 2 milliards de recettes grâce à la taxation des hauts revenus

L’augmentation des impôts des foyers les plus aisés permettra « de récupérer 2 milliards d’euros », a-t-il estimé confirmant que les foyers concernés seront, par exemple, des « couples avec un revenu fiscal de plus de 500 000 euros ».

  • Report de l’indexation des retraites, un effort « juste »

Confirmant le report de six mois de l’indexation des pensions de retraite sur l’inflation − à partir du 1er juillet 2025 au lieu du 1er janvier, le premier ministre a reconnu qu’il demandait un « effort » aux retraités. « Je demande un effort à tout le monde (…). Et je pense que celui-ci est juste et proportionné, même si je sais qu’il est difficile », a-t-il défendu. Le premier ministre a toutefois rappelé que le Parlement, « libre de proposer des changements », en décidera « peut-être autrement », lors des débats budgétaires.

  • Des économies dans l’aide à l’apprentissage, les transports sanitaires et grâce au non-remplacement de fonctionnaires

Interrogé sur les 40 milliards d’économies prévues dans le budget qui va être présenté la semaine prochaine, Michel Barnier a esquissé quelques pistes : des services publics « fusionnés », le non-remplacement de certains fonctionnaires « quand ils ne sont pas en contact direct avec les citoyens », le regroupement « des administrations ou des agences de l’Etat qui font des doublons ». Le chef du gouvernement a évoqué le reciblage des aides accordées aux entreprises pour l’apprentissage mais aussi les transports sanitaires pour lesquels la France « dépense des milliards », selon lui.

  • Immigration : « C’est moi qui fixe la ligne »

Après les propos controversés du ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, notamment sur l’Etat de droit, le premier ministre l’a assuré : « C’est moi qui fixe la ligne » sur l’immigration. « Il y aura des mesures rigoureuses pour [la] maîtriser », a-t-il insisté. Le premier ministre a semblé écarter l’idée d’une nouvelle loi sur l’immigration, comme réclamé par Marine Le Pen.

  • Fin de vie : Michel Barnier « personnellement d’accord » avec la version initiale du projet de loi

Sur ce sujet délicat qui fracture le personnel politique, Michel Barnier se dit « favorable à reprendre le travail au moment où il a été interrompu, [après] un débat très approfondi au Parlement qui a été suspendu à cause de la dissolution », et confie avoir été « personnellement d’accord » avec la version initiale du texte ouvrant une « aide à mourir » sous « conditions strictes ».

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