L’anxiété anticipatoire pousse les personnes touchées à toujours craindre le pire.
Elle peut se manifester par des maux de tête, des douleurs thoraciques ou encore des problèmes gastro-intestinaux chroniques.
Plusieurs méthodes permettent d’atténuer l’anxiété anticipatoire comme la méditation guidée ou la respiration profonde.

D’après l’Assurance Maladie, les troubles anxieux touchent environ 15 à 20 % de la population à un moment de leur vie. Ils sont deux fois plus présents chez les femmes que chez les hommes. Parmi ces troubles, on retrouve l’anxiété anticipatoire, un phénomène psychologique poussant les personnes touchées à redouter des situations avant qu’elles ne se produisent. Contrairement à une simple inquiétude passagère, cette forme d’anxiété se manifeste par une anticipation constante du pire. 

Les personnes touchées par l’anxiété anticipatoire imaginent des scénarios catastrophiques allant jusqu’aux accidents tragiques. L’anxiété peut se présenter sous forme d’évitement phobique, de peur d’être seul, d’anxiété de performance ou d’insomnie. Elle peut provoquer des maux de tête, des douleurs thoraciques et des spasmes musculaires, mais également des problèmes gastro-intestinaux chroniques tels que la diarrhée, les nausées ou les vomissements, ce qui handicape les personnes au quotidien.

D’où vient l’anxiété anticipatoire ?

Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’anxiété anticipatoire. Tout d’abord, l’environnement familial joue un rôle crucial. Les personnes ayant grandi dans un milieu instable ou anxiogène peuvent développer une tendance à anticiper les problèmes, par habitude ou par nécessité de se protéger. « Les parents (qui) auront tendance à surprotéger l’enfant en lui interdisant toute prise de risque peuvent accentuer l’anxiété anticipatoire de leur enfant », explique Eudes Séméria, psychologue clinicien et auteur du livre Les quatre peurs qui vous empêchent de vivre.

Mais il existe également un gène de l’anxiété qui peut se transmettre de génération en génération. Ainsi, une personne dont les parents sont anxieux sera plus susceptible de l’être aussi. « Le gène de l’anxiété s’est maintenu au fil de l’évolution parce qu’il a facilité la survie de l’espèce humaine« , précise le psychiatre David Gourion dans son livre Anti stress. Enfin, les personnes qui ont vécu des expériences traumatiques (récentes ou plus anciennes) peuvent être sujettes à l’anxiété anticipatoire. Un événement marquant comme un accident grave ou un attentat, par exemple, peut être la cause de cette anxiété. « Si notre intégrité physique, psychique, ou celle d’un proche, a été mise en danger, notre rapport à la mort et au monde est modifié. Le cerveau peut en conclure que ce monde est dangereux et se mettre à surévaluer les risques« , ajoute David Gourion.

Comment vaincre l’anxiété anticipatoire

Rompre le cercle vicieux de l’anxiété anticipatoire n’est pas toujours aisé. Avant de consulter un spécialiste de santé pour nous aider à vaincre cette anxiété, il est possible de faire un travail sur soi pour l’atténuer. La prise de conscience est la première étape. Les personnes atteintes d’anxiété anticipatoire doivent réussir à se rendre compte que ces pensées sont irrationnelles et qu’elles ne reflètent pas la réalité. Elles doivent également travailler sur l’acceptation de l’incertitude en comprenant que les imprévus font partie de la vie afin que l’anxiété anticipatoire ne soit plus un frein. En parallèle de ce cheminement, des techniques de relaxation comme la méditation guidée ou la respiration profonde peuvent être utilisées au quotidien. Si l’anxiété persiste, suivre une thérapie cognitive et comportementale (TCC) s’avère particulièrement efficace. Elle aide les patients à identifier et à modifier leurs pensées irrationnelles, à affronter leurs peurs de manière progressive et à développer des méthodes pour mieux gérer leur anxiété.


Lena SAINT JALMES pour TF1 INFO

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