- L’ensemble des syndicats de médecins libéraux maintiennent leur appel à une fermeture des cabinets à partir du 5 janvier.
- Ils dénoncent le projet de budget de la Sécurité sociale et la politique du gouvernement.
Le vote défavorable du Sénat n’a pas suffi à éteindre leur colère. Dénonçant le projet de budget de la Sécu, adopté par l’Assemblée nationale mais retoqué par la Chambre haute, l’ensemble des syndicats de médecins libéraux maintiennent leur appel à une fermeture des cabinets à partir du 5 janvier. Les six organisations – Avenir Spé/Le Bloc, CSMF, FMF, MG France, SML et UFML – appellent également à une manifestation à Paris le samedi 10 janvier. « Jamais un gouvernement n’avait accumulé autant d’attaques » contre la médecine libérale « en si peu de temps »
, dénoncent-elles dans un communiqué commun.
Levée de boucliers face aux DMP et à la possible « baisse autoritaire » des tarifs de la Sécu
Malgré quelques concessions obtenues pendant les débats, le PLFSS contient toujours des dispositions que les médecins libéraux rejettent farouchement. Ils s’opposent par exemple à la possibilité d’amendes pour ceux qui n’alimentent pas ou ne consultent pas le dossier médical partagé (DMP) de leurs patients. « Le DMP ne sert à rien, on ne retrouve rien dessus. Trouver les 4 dernières prescriptions ca va, mais pour le reste »
il est bien trop difficile à consulter, juge la docteure Patricia Lefébure, présidente de la FMF. Si c’était « un outil efficace, utile »
, il serait accepté, tance-t-elle encore. « Comment peut-on imposer des sanctions qui pourront aller jusqu’à 100.000 euros par établissement ou 25.000 euros par médecin pour la non-utilisation d’un outil qui ne marche pas »
, abonde Philippe Cuq, le président du Bloc.
Autre disposition controversée, la possibilité de « baisse autoritaire »
des tarifs de l’Assurance maladie sur les actes techniques. « Le directeur de l’Assurance maladie va pouvoir décider seul de certains tarifs. Quelle confiance peut-on accorder à un accord conventionnel si une décision de l’Assurance maladie peut tout changer ? »
, s’insurge Agnès Giannotti, présidente du syndicat MG France.
Au-delà du budget, la profession monte au créneau contre le projet de loi contre la fraude, en cours de discussion au Parlement. Selon ce texte, l’Assurance maladie pourra « imposer »
aux médecins qui prescrivent plus d’arrêts de travail que leurs pairs « comparables »
une « mise sous objectifs »
, ce qui signifie qu’ils seront tenus de réduire leur prescription sous peine de sanctions. Enfin, les médecins libéraux se montrent hostiles aux propositions de loi Garot et Mouillé, qui visent à restreindre la liberté d’installation des médecins pour mieux lutter contre les déserts médicaux.

