Vue aérienne près du poste de Kerem Shalom, à la frontière avec la bande de Gaza, montrant un rassemblement de véhicules militaires israéliens, le 3 mai.

Depuis qu’Israël s’est emparé du poste-frontière de Rafah entre Gaza et l’Egypte, le 7 mai, l’armée bloque l’essentiel de l’aide humanitaire entrant dans l’enclave palestinienne. Elle affirme avoir rouvert le point de passage voisin de Kerem Shalom, sur son territoire, et que des camions y sont passés, sans en communiquer le nombre.

Lire aussi | En direct, guerre Israël-Hamas : environ 110 000 personnes ont fui Rafah depuis que l’armée israélienne avance, selon l’ONU

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déploré n’avoir plus accès au principal hangar où il stockait de la nourriture avant de la distribuer ailleurs à Gaza. « C’est fou, [les Israéliens] ont des chars partout, des troupes sur le terrain, ils bombardent la zone à l’est de Rafah et ils veulent que nous allions [y] chercher du carburant ou des produits de base », a déploré le chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, Andrea De Domenico.

Les humanitaires rationnent leur essence et craignent de voir s’épuiser leurs réserves dans les prochains jours. Cela mettrait leurs générateurs électriques à l’arrêt, notamment dans les centres de soins. « La situation est désastreuse », a alerté la directrice exécutive de l’Unicef, Catherine Russell, affirmant que si le carburant n’était pas autorisé à entrer, « les couveuses pour les bébés prématurés ne seront plus alimentées, des enfants et des familles seront déshydratés ou boiront de l’eau non potable, et les égouts déborderont en propageant des maladies ».

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Guerre Israël-Hamas : le plan arabe pour le « jour d’après » dans l’impasse

Des structures de santé insuffisantes

Des soldats israéliens demeurent stationnés au poste-frontière situé à la périphérie orientale de Rafah, au débouché de la longue route Saladin, qui traverse cette cité où se pressent un million de Palestiniens déplacés par les combats. Le Hamas, qui dispose encore de quatre brigades dans cette ville, a commencé à les harceler.

Cette dynamique de terrain fait craindre une extension de l’opération israélienne, l’armée ne pouvant se contenter de demeurer statique au poste-frontière. Des images satellitaires montrent qu’elle s’est déployée jusqu’à plus d’un kilomètre au-delà, rasant des bâtiments et stationnant des chars. Les troupes détruisent des entrées de tunnels et bombardent les alentours, alors que les frappes aériennes sur la ville se poursuivent au loin, comme depuis plusieurs mois.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Guerre Israël-Hamas : autour du terminal de Rafah, un jeu diplomatique à trois bandes

Cette menace a contraint jeudi près de quatre-vingt mille Palestiniens à fuir plus au nord, par la dangereuse route Saladin et par la route côtière, selon les Nations unies. L’armée, qui cherche à vider Rafah d’une part de sa population afin d’y poursuivre son avancée, annonce quant à elle un nombre d’évacués nettement plus important : cent cinquante mille personnes.

Il vous reste 45.3% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version