Pour ses débuts comme ministre de la fonction publique, Guillaume Kasbarian promet de « débureaucratiser »
« Débureaucratiser à tous les étages » : le fraîchement nommé ministre de la fonction publique, et de la simplification et de la transformation de l’action publique, Guillaume Kasbarian, a signé lundi une entrée en matière tonitruante, suscitant d’emblée la méfiance des syndicats. « Nous devons libérer les Français du poids des démarches administratives », a estimé l’ancien ministre du logement à Paris, à l’occasion de la cérémonie de passation de pouvoirs avec son prédécesseur, Stanislas Guerini.
Guillaume Kasbarian a repris à son compte l’article 15 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, selon lequel « la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration ». Ce choix n’est pas du goût de Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques : « On ne peut pas opposer les usagers » aux 5,7 millions d’agents publics, a-t-elle fait valoir.
La « simplification (…) ne doit jamais se faire au détriment de la qualité du service public », a souligné Guillaume Kasbarian, assurant se fixer pour objectif de « faciliter la vie des Français et des agents publics ». Dans un communiqué publié dès dimanche, le syndicat Solidaires-Fonction publique, sixième syndicat de fonctionnaires, s’était inquiété de l’ajout du mot « simplification » à l’intitulé du ministère : « Chacun sait que le terme correspond à la volonté de réduire le nombre de fonctionnaires et de dégrader la qualité du service public. »
Le ministre a également salué lundi la réforme « ambitieuse » de la fonction publique préparée par son prédécesseur, sans préciser le sort qu’il lui réserverait. Gelé par la dissolution de l’Assemblée, ce projet de loi très décrié par les syndicats prévoyait d’accentuer la rémunération au mérite, de faciliter les licenciements voire de supprimer le système historique de catégories (A, B et C) de la fonction publique.