
Réconcilier deux ennemis héréditaires en ouvrant de nouvelles routes de transport, tel est le pari que s’est fixé Donald Trump, soucieux de s’imposer en faiseur de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Réunissant, vendredi 8 août à Washington, le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et le numéro un azerbaïdjanais, Ilham Aliev, le président américain a soigneusement mis en scène la signature d’un moratoire susceptible de modifier la donne géopolitique dans tout le Caucase du Sud. « Ils se sont battus pendant trente-cinq ans et, maintenant, ils sont amis, et ils vont le rester longtemps », s’est-il félicité, à l’issue de la cérémonie à la Maison Blanche.
Signé par les trois dirigeants, l’accord prévoit notamment la création d’un ambitieux couloir de transit – ferroviaire, routier, énergétique avec des oléoducs et des gazoducs, digital avec des câbles de fibre optique – censé relier, sur trente-deux kilomètres, l’Azerbaïdjan à son exclave du Nakhitchevan, voisine de la Turquie, en passant par la province arménienne de Siounik, qui borde la frontière avec l’Iran. Baptisé « Route Trump pour la paix et la prospérité internationale », ce projet vise à désenclaver toute la région.
Il vous reste 82.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.