
Les syndicats de médecins, de salariés et les mouvements patronaux ont, au moins, un point en commun : ils sont très réservés – voire extrêmement inquiets – face aux idées évoquées par l’exécutif pour contenir l’envolée des dépenses liées aux arrêts de travail. Le 15 juillet, François Bayrou a affiché la volonté de juguler le phénomène dans des termes vigoureux. « Nous devons mettre fin à une dérive », a martelé le chef du gouvernement, alors qu’il présentait son plan pour assainir les finances publiques. A ce stade, aucune mesure n’est arrêtée puisque le dossier fait partie des thèmes que les acteurs sociaux doivent aborder, au dernier quadrimestre 2025, dans le cadre d’une négociation sur la « modernisation » du marché de l’emploi et la « qualité du travail ». Mais plusieurs pistes semblent avoir la préférence du pouvoir en place, le but étant de réaliser « au moins 1 milliard d’euros d’économies » à partir de 2027.
Le problème auquel s’attaque l’équipe de M. Bayrou ne date pas d’hier, mais il semble s’être amplifié. En 2023, la Sécurité sociale a versé un peu plus de 10 milliards d’euros à des salariés du privé et à des contractuels de la fonction publique pour compenser la perte de rémunération durant un arrêt-maladie. La facture se hisse à 17 milliards si l’on prend en considération des sommes allouées pour un congé maternité (ou d’adoption), pour un accident du travail et pour une maladie professionnelle. Ces montants s’accroissent plus rapidement depuis quelques années : + 6,3 % par an en moyenne entre 2019 et 2023, contre + 2,9 % au cours de la période 2010-2019.
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