- Le procès des effondrements mortels de la rue d’Aubagne à Marseille s’est soldé ce lundi par de la prison ferme pour trois copropriétaires, mais sous bracelet électronique, et du sursis pour l’architecte-expert et l’élu mis en cause.
- Un jugement trop clément aux yeux des parties civiles.
- Une équipe de TF1 était à leurs côtés à la sortie du tribunal.
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Immeubles effondrés rue d’Aubagne à Marseille, un an après
À la sortie du tribunal correctionnel de Marseille ce lundi, les parties civiles, soutenues par des habitants venus en nombre attendre le jugement, ont laissé éclater leur colère. « Assassins ! Assassins !
« , les entend-on lancer au passage des prévenus dans le reportage du JT de 13H de TF1 visible ci-dessus. Au désarroi se mêle l’incompréhension. Attendu depuis plus de six ans, le jugement déçoit le collectif représentant les victimes. « Insuffisant ? C’est un mot un peu faible
, réagit face à notre caméra l’une de ses responsables. Huit morts… Deux ans de prison avec sursis, c’est quoi ? C’est rien. Des amendes ? Rien. 800 euros, c’est quoi ? Que dalle ! Les gens sont morts
« .
Parmi les seize prévenus, trois copropriétaires sont tout de même condamnés à de la prison ferme, sous bracelet électronique. L’ancien adjoint au maire de Marseille, lui, écope de deux ans de prison avec sursis, cinq amendes de 800 euros, 47 autres de 100 euros, et est interdit d’exercer une fonction publique pendant cinq ans. La peine la plus sévère, de quatre ans de prison dont deux ans ferme à effectuer sous bracelet électronique, a été infligée à Xavier Cachard, alors élu au conseil régional Paca. L’avocate de trois autres copropriétaires relaxés exprime son soulagement face à notre caméra. « Il s’agissait de propriétaires qui avaient été rassurés par l’intervention des experts qui étaient intervenus sur les lieux quelques jours avant et avaient ordonné la réintégration des occupants
« , souligne maître Ophélie Kirsch.
Le 5 novembre 2018, il est 9h07 lorsqu’un immense fracas secoue le centre-ville de Marseille. Les immeubles aux numéros 63 et 65 rue d’Aubagne viennent de s’effondrer. Huit locataires meurent ensevelis sous les décombres. L’enquête aura duré six ans et demi. Elle révèle la vétusté des bâtiments et met en lumière l’ampleur du mal-logement à Marseille.
Contrôles plus nombreux, hausse des investissements, la municipalité a multiplié les mesures depuis. Encore insuffisant selon la Fondation pour le logement des défavorisés de Paca. « Comme on partait de quasi rien, c’est sûr qu’on ne pouvait faire que des progrès
, commente auprès de TF1 son directeur, Francis Vernède. Ce qui est sûr aujourd’hui, c’est qu’au vu de la volumétrie d’habits indignes toujours existante à Marseille, malheureusement, on n’est pas encore rendu du tout. Il y a encore beaucoup de signalements, 2500 sur l’année 2024, c’est beaucoup
« . La dernière étude sur le sujet remonte à 2015. Elle répertoriait 40.000 logements insalubres à Marseille, soit 10% du parc immobilier.