Une grenade a été jetée dans un bar associatif mercredi soir au sud de Grenoble.
15 personnes ont été blessées, 6 sont en urgence absolue.
Le propriétaire aurait affirmé du bar aux enquêteurs être la cible.
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Un bar attaqué à la grenade à Grenoble
Au sol, les morceaux de verre des vitres soufflés par l’explosion. À l’intérieur, comme à l’extérieur du bar, on trouve des débris partout. Ce jeudi matin, tout autour de l’établissement attaqué, le dispositif de sécurité est toujours conséquent avec des policiers lourdement armés, des chiens renifleurs et la police scientifique.
La photo ci-dessus a été prise juste après l’explosion, mercredi soir peu après 20h. Un homme a jeté une grenade à l’intérieur de ce bar. Plusieurs personnes s’y trouvaient lorsque l’engin a explosé. 15 blessés, dont 6 en urgence absolue, sont à déplorer. Jocelyne vit juste au-dessus du bar, elle est encore sonnée. « Vous savez, j’étais en train de faire des mots fléchés, et d’un seul coup, quand ça fait boum, ça fait boum. Je me suis dit, mais qu’est-ce qui arrive ? Mon chien a été affolé, alors j’ai vite pris mon chien, et puis je suis sortie. J’ai vu des gens partir après sur les civières, que les pompiers emmenaient », explique la femme âgée.
Le propriétaire pense être la cible
L’établissement visé est un bar associatif situé dans le quartier du Village Olympique, au sud de Grenoble. Pourquoi a-t-il été attaqué ? La piste terroriste a été très vite écartée par le procureur de la République. Une des hypothèses étudiées est celle d’un règlement de compte. Selon nos informations, le propriétaire du bar a déclaré aux policiers qu’il était lui-même la cible de cette attaque. Toujours selon le propriétaire, l’homme qui a jeté la grenade était également armé d’une kalachnikov.
Notre équipe sur place a pu entrer dans l’immeuble ce matin. « Selon nos informations, les policiers disent avoir trouvé des cigarettes de contrebande dans les parties communes de l’immeuble où se trouve ce bar. Les enquêteurs se demandent désormais si cette explosion peut avoir un lien avec un quelconque trafic », explique notre journaliste Ignacio Bornacin. Le fils du propriétaire du local a d’ailleurs été placé en garde à vue après l’explosion, car il détenait des cigarettes de contrebande.
Ce quartier grenoblois est connu pour ce genre de trafic. Il y a un mois, 25 kilos de tabac ont été saisis. Un secteur où la violence est aussi très présente. En septembre dernier, un homme a été blessé par balle à un arrêt de tramway. Beaucoup d’habitants réclament plus de sécurité. « De la lassitude, sérieux. On a beaucoup l’impression que les autorités s’en foutent », dénonce un habitant à notre micro.
Un sujet abordé ce jeudi matin par le maire de Grenoble, alors qu’il se trouvait à l’hôpital où les victimes sont prises en charge. « Ce qui est sûr, c’est que nous voyons une montée de la violence et de l’utilisation d’armes ou d’engins explosifs », a constaté l’édile Éric Piolle. Une grenade, une arme de guerre a été utilisée hier soir, jetée à l’aveugle pour faire le plus de dégâts possible. Yannick Biancheri, secrétaire départemental du Syndicat Alliance Police Nationale, se demande jusqu’où ira la violence. « Il y a quelques années en arrière, c’était des règlements de comptes à coups de poing. Après, c’était avec des exhibitions de couteaux, des exhibitions d’armes à feu. Après, on a utilisé des armes à feu. Après, on a utilisé des armes de guerre sur un fourgon blindé. Maintenant, on utilise une grenade », dénonce-t-il. L’auteur de l’attaque est toujours introuvable.