Le procureur de la République de Nantes a donné ce vendredi 25 avril des détails sur la personnalité du suspect après l’attaque au couteau ayant entrainé la mort d’une lycéenne.
L’entourage de Justin P. avait alerté ces derniers mois sur son attitude.

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Attaque au couteau dans un lycée à Nantes

L’enquête avance à Nantes, après l’attaque au couteau survenue ce jeudi 24 avril dans un lycée privé catholique de la ville. Le suspect, Justin P., interpellé sur les lieux du drame, a été interné en psychiatrie, son état étant jugé incompatible avec la garde à vue. Mais les enquêteurs ont déjà mené des dizaines d’auditions pour cerner son profil. Leurs premières conclusions dressent le portrait d’un adolescent au comportement inquiétant, comme l’explique la vidéo du 20H de TF1 en tête de cet article.

Sa mère convoquée au lycée avant les vacances

Âgé de 16 ans, Justin P. était connu de tous comme quelqu’un de très solitaire, ayant peu, voire pas du tout d’amis. Le procureur de la République Antoine Leroy a détaillé lors d’une conférence de presse la personnalité trouble de ce lycéen scolarisé en classe de seconde : « Il résulte assez clairement une certaine fascination pour Hitler. Cette fascination a été repérée par le personnel enseignant de l’école dans laquelle il était, puisqu’il dessinait Hitler. » 

La mère du jeune homme semblait bien consciente des idées mises en avant par son fils. Cette dernière, qui vivait seule avec lui, avait été convoquée par le sous-directeur du lycée, la veille de Pâques, début avril. Depuis janvier, elle avait aussi incité son fils, décrit comme « extrêmement solitaire », à rencontrer à six reprises des éducateurs de la Maison des adolescents de Nantes. Cette aide n’aurait pas permis de le sortir de son mal-être. Cependant, le mis en cause « entretenait des très bonnes relations avec sa mère ».

Ses difficultés ont été repérées, prises en charge, malheureusement ça n’a pas suffi

Antoine Leroy, procureur de la République de Nantes

Avant de passer à l’acte, Justin P. s’est enfermé plusieurs minutes dans les toilettes de son établissement. Il s’est alors scarifié le front. « Il s’agit d’un jeune à l’évidence suicidaire. Il avait écrit au feutre sur les murs un certain nombre de phrases », laissant penser qu’il voulait mourir, a révélé le magistrat. En revanche, il a assuré au début de sa garde à vue, avant d’être examiné par un psychiatre, qu’il n’avait jamais subi de harcèlement, que ce soit à l’école ou ailleurs.

Malgré ces différentes alertes, ni ses enseignants ni sa famille n’ont réussi à éviter un passage à l’acte criminel. « Il s’agit d’un jeune dont les difficultés ont été repérées très vite par sa mère, ce qui n’est pas toujours le cas, et qui ont été prises en compte par des éducateurs et la structure éducative où il était. Ses difficultés ont été repérées, prises en charge, malheureusement ça n’a pas suffi », a regretté Antoine Leroy. 

Le mobile est, lui, encore inconnu et aucune piste ne peut être avancée « de façon certaine ». Rien n’indique par exemple que sa fascination pour le dictateur nazi l’ait poussé à s’en prendre mortellement à sa camarade de classe.

Zoé SAMIN | Reportage TF1 : Amandine CREFF, Cédric AGUILAR

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