Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas vient d’entrer en vigueur. Est-ce la fin de la plus longue guerre d’Israël, lancée le 8 octobre 2023 au lendemain de l’attaque barbare de l’organisation djihadiste contre ses localités frontalières ? Avant de tenter de répondre à cette question, voici un bilan d’étape.

Le Hamas crie victoire. Ses chefs systématiquement éliminés, son appareil militaire décimé, il a infligé à sa population la pire catastrophe humaine et matérielle depuis la Nakba de 1948. Il est resté seul en lice, enfin, après la déroute de l’« axe de la résistance » [notamment composé de l’Iran, la Syrie et du Hezbollah] dont il attendait le soutien pour faire plier l’Etat juif. Sa victoire ressemble à s’y méprendre à une déroute.

Mais si le Hamas n’a pas gagné la guerre – comment l’aurait-il pu face à la machine de guerre israélienne ? –, Israël ne l’a pas gagnée pour autant. En effet, des deux principaux buts de guerre définis par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, détruire totalement le Hamas et récupérer les otages, aucun n’a été atteint. Le Hamas est chancelant mais toujours debout, et c’est avec lui, ne fût-ce qu’indirectement, qu’Israël a dû négocier la trêve qui s’est péniblement mise en place. Quant à la libération des otages, elle se fait au compte-gouttes, et en échange de milliers de prisonniers palestiniens dont beaucoup ont du sang israélien sur les mains.

C’est une loi des guerres asymétriques que le fort perd s’il n’a pas annihilé son adversaire, alors qu’il suffit au faible de bouger encore pour avoir gagné. C’en est une autre que, à de très rares exceptions, les guerres asymétriques ne se gagnent jamais sur le terrain. Seule la diplomatie est à même d’en venir à bout.

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