Le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (Orne), le 12 juin 2019.

Michaël Chiolo, principal accusé du procès de l’attentat au couteau contre deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), le 5 mars 2019, a été condamné, lundi 7 juillet, par la cour d’assises spéciale de Paris, à la perpétuité incompressible – la plus lourde peine prévue par le Code pénal français. Une condamnation conforme celle requise contre le Mosellan de 33 ans, ex-sympathisant néonazi et délinquant de droit commun radicalisé en prison.

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Le 5 mars 2019, Michaël Chilio et sa compagne Hanane Aboulhana, qui lui rendait visite, avaient grièvement blessé deux surveillants avec deux couteaux en céramique dans l’enceinte de la prison. Le couple s’était ensuite retranché pendant près de dix heures dans l’unité de vie familiale de l’établissement. Après plusieurs tentatives de négociation, les forces d’intervention de la police avaient lancé l’assaut, blessant Michaël Chiolo et tuant Hanane Aboulhana, 34 ans.

Un acte revendiqué

Tout au long de son procès, Michaël Chiolo, jugé pour tentative d’assassinat et qui revendique pleinement son acte en le justifiant par son engagement djihadiste et son ressentiment à l’égard de l’administration pénitentiaire, n’a cessé d’en rajouter dans la provocation.

Il a ainsi affirmé « approuver de A à Z » les exactions de l’Etat islamique. Invité à prendre la parole avant que la cour se retire pour délibérer, Michaël Chiolo a choisi le silence après « les excellentes plaidoiries de [ses] avocats ».

« Je vous demande d’abandonner cette abominable substitution à la peine de mort qu’est la perpétuité incompressible », a plaidé vendredi l’un de ses avocats, Romain Ruiz. « M. Chiolo est un défi pour la justice antiterroriste », a notamment affirmé l’avocat en demandant à la cour si elle entendait juger son client « comme un criminel ou comme un ennemi », et lui demandant « de ne pas condamner Michaël Chiolo à la mort lente ».

A ce jour, seuls deux hommes exécutent une peine de perpétuité incompressible en France : Salah Abdeslam, l’un des auteurs des attentats du 13 novembre 2015, et Brahim Aouissaoui, l’auteur de l’attentat de la basilique de Nice, le 29 octobre 2020.

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Le Monde avec AFP

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