
Quarante-trois ans après l’attentat antisémite de la rue des Rosiers, à Paris, un procès aura bien lieu. La cour d’appel de Paris a balayé le recours des accusés et a confirmé que cette affaire serait jugée par les assises spéciales, a fait savoir à l’Agence France-Presse, lundi 24 novembre, Me Romain Ruiz, avocat du principal mis en cause.
Cette décision est sans surprise puisque le parquet général avait requis lors de l’audience sur ce recours, fin octobre, la confirmation d’un renvoi devant les assises spéciales de Paris pour cet attentat qui avait fait six morts à Paris en 1982.
Fin juillet, des juges d’instruction antiterroristes avaient ordonné un procès devant la cour d’assises spéciale contre six hommes suspectés d’être impliqués dans cet attentat. Deux suspects ont été mis en examen en France, dont Walid Abdulrahman Abou Zayed, principal suspect entre les mains de la justice, 67 ans aujourd’hui.
Outre ce Norvégien d’origine palestinienne, considéré comme l’un des tireurs et détenu en France depuis 2020, un autre mis en examen, Hazza Taha, né en Cisjordanie, 65 ans aujourd’hui, est soupçonné d’avoir caché des armes à l’époque. Tous deux étaient à l’origine de l’appel contre l’ordonnance de renvoi. Les quatre autres suspects font l’objet de longue date de mandats d’arrêts. Les avocats de M. Zayed – Romain Ruiz, Raphaël Kempf et Bruno Gendrin – avaient plaidé qu’« aucun élément » n’était venu étayer les indices, cinq ans après une mise en examen « contestable ». Et d’affirmer que l’accusation repose sur « la base » de « trois témoignages fragiles et particulièrement contradictoires ».
Nombreux rebondissements
L’attentat a été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d’Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Ce 9 août 1982, six personnes ont été tuées et vingt-deux blessées dans le quartier juif du Marais à Paris, dans l’explosion d’une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg, puis dans une fusillade perpétrée par un commando de trois à cinq hommes.
Ce dossier a été marqué par de nombreux rebondissements. Le dernier en date s’est produit en septembre, lorsque les autorités palestiniennes ont annoncé l’arrestation du Palestinien Hicham Harb, superviseur supposé de l’attentat.
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a promis récemment dans Le Figaro une extradition rapide, « la reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France ayant créé un cadre approprié pour cette demande française ».

