En hiver, les oiseaux trouvent plus difficilement la nourriture dont ils ont besoin.
Le froid et la transformation des écosystèmes par l’homme bouleversent leurs habitudes alimentaires.
On peut les aider à se nourrir pendant l’hiver, à condition de respecter certaines règles.
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Initiatives environnementales
Aider les oiseaux de votre jardin à passer un hiver plus confortable en leur fournissant de la nourriture est une bonne idée. Néanmoins, votre aide ne doit pas aller à l’encontre de la nature. Voici nos conseils pour bien nourrir les oiseaux sauvages durant la basse saison.
Quels sont les besoins des oiseaux en hiver ?
En hiver, les oiseaux ont besoin de plus de glucides et de lipides que le reste de l’année afin de fabriquer une couche de graisse protectrice et d’avoir assez d’énergie pour chercher leur nourriture. Les protéines d’origine animale sont aussi essentielles. Cependant, les fruits et les baies sont rares en cette saison, tout comme les sources de gras, et les insectes ne sont plus légion. Les oiseaux doivent donc adapter leur régime alimentaire. Mais, en dehors du ralentissement normal de la biodiversité lorsque le mercure descend, la dégradation des écosystèmes par l’homme réduit l’abondance naturelle de nourriture. C’est pourquoi un coup de pouce de notre part est bienvenu. Il permet aux oiseaux de constituer des réserves de graisses et d’énergie pour survivre à l’hiver.
Que puis-je donner à manger aux oiseaux de mon jardin ?
Dans un article du Muséum National d’Histoire Naturelle, le biologiste Grégoire Loïs donne des conseils aux particuliers qui souhaitent nourrir les oiseaux en hiver. Il recommande de leur fournir une nourriture saine : graines de tournesol, noix, cacahuètes non salées et non grillées. S’il fait très froid, on peut aussi mettre à disposition des boules de graisse comme la margarine ou le saindoux. En revanche, il faut éviter les miettes et les quignons de pain, un aliment trop riche et « bourratif » qui accélère la sensation de satiété. Les oiseaux ne sont plus aussi motivés à trouver de la nourriture, ce qui les met en danger. Les restes de table ne conviennent pas non plus au métabolisme des oiseaux, car ils contiennent trop de sel, de sucre et de graisses saturées. Quant aux mélanges de graines pour oiseaux exotiques, mieux vaut les garder pour vos oiseaux de compagnie.
Pensez à installer la mangeoire à l’abri des prédateurs, par exemple dans un nichoir adapté aux petits oiseaux et à la nettoyer régulièrement afin de la débarrasser des agents pathogènes. Vous éviterez ainsi leur prolifération et la contamination de tous les oiseaux attirés par la nourriture.
Pourquoi faut-il arrêter de nourrir les oiseaux au début du printemps ?
Si vous pouvez, en suivant les recommandations, nourrir les oiseaux en hiver, il faut arrêter dès que le mercure remonte début mars. En effet, votre aide ne doit pas perturber les lois de la nature. Avec une source de nourriture permanente, les oiseaux deviendraient fainéants et risqueraient de se laisser mourir de faim, faute de savoir comment trouver eux-mêmes leur moyen de subsistance. Les experts de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) recommandent de réduire progressivement les rations sur une dizaine de jours avant l’arrêt complet du nourrissage et de retirer toute source de graisse. Cela permet non seulement aux oiseaux de se remettre en quête de nourriture, mais aussi d’éviter que les adultes ne s’en servent pour nourrir les oisillons, ces derniers ayant besoin d’un régime strictement protéiné. Par ailleurs, les ornithologues de la LPO ont observé une perturbation du cycle naturel lorsque les oiseaux sauvages sont nourris par l’homme. Ils ont tendance à pondre plus tôt dans l’année, avec des risques de surmortalité des oisillons qui réclament une nourriture encore trop peu disponible.
En revanche, la LPO recommande de fournir de l’eau fraîche toute l’année aux oiseaux, en veillant à nettoyer régulièrement l’abreuvoir et à le déglacer si nécessaire en hiver.
