Un manifestant brandit une pancarte avec les portraits du juge de la Cour suprême brésilienne Alexandre de Moraes (à gauche) et  du président américain, Donald Trump, lors d’une manifestation contre les droits de douane imposés par Donald Trump aux produits brésiliens, devant le consulat américain à Sao Paulo, au Brésil, le 1ᵉʳ août 2025.

Le juge de la Cour suprême brésilienne ne compte pas se laisser intimider par les autorités américaines. Alexandre de Moraes, chargé du procès de l’ancien président Jair Bolsonaro pour tentative présumée de coup d’Etat, a affirmé vendredi 1er août qu’il allait « ignorer » les sanctions prises contre lui par les autorités américaines.

Lors d’une séance solennelle du tribunal à Brasilia, le magistrat a affirmé qu’il allait « ignorer les sanctions qui ont été imposées et continuer à travailler », ajoutant que la justice brésilienne n’allait « pas se plier aux menaces ».

Mercredi, le département du Trésor américain lui a infligé de nouvelles sanctions dans le cadre de la loi Magnistki, utilisée habituellement contre des personnalités étrangères accusées d’atteintes aux droits humains ou de corruption.

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Le gouvernement de Donald Trump l’accuse d’avoir profité de sa position pour « cibler des opposants politiques, notamment l’ex-président Jair Bolsonaro, des journalistes, des réseaux sociaux américains et d’autres entreprises américaines et internationales ». Les sanctions entraînent le gel des éventuels avoirs détenus par le juge Moraes aux Etats-Unis ainsi que l’interdiction pour des citoyens ou entreprises américaines de faire affaire avec lui. Il a été en outre privé récemment de visa aux Etats-Unis.

« Inflexible dans la défense de la souveraineté nationale »

« La Cour suprême sera absolument inflexible dans la défense de la souveraineté nationale et son engagement en faveur de la démocratie », a répliqué le juge Moraes. Lors d’un discours virulent, il s’en est pris à ceux qui ont « agi avec lâcheté et traîtrise dans le but de soumettre la Cour suprême à un Etat étranger ».

Le magistrat a ainsi visé sans le nommer Eduardo Bolsonaro, fils de l’ex-président, qui a mis entre parenthèses son mandat de député pour pratiquer un efficace lobbying auprès des autorités américaines contre les autorités brésiliennes, et notamment la magistrature.

Parallèlement aux sanctions contre le juge Moraes, le gouvernement américain, invoquant une supposée « chasse aux sorcières » contre M. Bolsonaro, a imposé 50 % de surtaxes douanières sur une bonne part des exportations brésiliennes vers les Etats-Unis, à partir du 6 août.

L’ex-président d’extrême droite (2019-2022) est accusé d’avoir conspiré pour se maintenir au pouvoir malgré sa défaite lors du scrutin de 2022, remportée par le chef de l’Etat actuel, le leader du Parti des travailleurs (gauche), Luiz Inacio Lula da Silva.

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Le Monde avec AFP

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