
Tout autant que le Pain de Sucre ou le Corcovado avec son Christ rédempteur, il est l’un des joyaux de Rio de Janeiro. Mais le palais Capanema ne bénéficie ni de l’aura ni de la popularité de ses voisins granitiques. Cet édifice de 16 étages, érigé en 1945, est pourtant l’un des témoignages les plus flamboyants de l’architecture brésilienne, une œuvre somptueuse, fruit de la dream team de l’époque : l’urbaniste Lucio Costa (1902-1998), le paysagiste Roberto Burle Marx (1909-1994), le peintre Candido Portinari (1903-1962) et un jeune architecte peu connu, promis à un bel avenir… Oscar Niemeyer (1907-2012).
Murs-rideaux azurés, brise-soleil mobiles, pilotis de 10 mètres, mosaïques de coquillages et d’hippocampes, jardin suspendu… L’édifice est un traité de modernisme architectural. Et pour cause : l’équipe a bénéficié des conseils de Le Corbusier (1887-1965), venu, en 1962, inspecter les lieux (« C’est beau, c’est beau… », lâchera simplement le maître, émerveillé). Vinicius de Moraes (1913-1980), légende de la bossa-nova, se montrera plus lyrique, célébrant, dans son poème Azul e branco (« bleu et blanc »), cet édifice aérien et aquatique, comme né « dans l’épaisseur verte du fond de la mer ».
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