Ils sont encore une centaine de salariés du CCF, l’ex-Crédit commercial de France, en cette fin de matinée glaciale du 4 février, devant la tour Cœur Défense du quartier des affaires de l’Ouest parisien, dont les plus hauts gratte-ciel ont la tête dans la brume. Pour se réchauffer, les manifestants dansent sur I Will Survive, de Gloria Gaynor. Les banderoles critiquent les propositions de la direction de la banque lors des négociations annuelles obligatoires et les évaluations des salariés, jugées injustement sévères, mais surtout le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Annoncé le 4 décembre 2024, il prévoit la suppression de 1 428 postes sur 3 912, soit 36 % des effectifs, et la fermeture de 84 agences sur 235.

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L’annonce a été éclipsée par le vote de censure du gouvernement de Michel Barnier le même jour, mais l’intersyndicale du groupe dénonce « le PSE le plus important en France » en proportion des effectifs. Le retentissement avait pourtant été bien plus important, un mois plus tôt, lors de l’annonce d’une réduction d’effectifs chez le distributeur Auchan (2 389 postes sur 53 000) et chez l’industriel Michelin (1 254 postes sur 19 000 en France).

Une différence de traitement qui rajoute à la rancœur de certains salariés, même plus de deux mois après. « Les gens ne se rendent pas compte que perdre son travail dans une banque, c’est pareil que dans l’industrie : on a tous des factures à payer, on a tous une famille », regrette Valentine, chargée de l’accueil en agence (son prénom a été changé, comme celui des autres salariés qui témoignent dans cet article).

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