Mette Frederiksen lors d’une conférence de presse aux îles Féroé, le 17 juin 2025.

Sa mue, comme les nombreux revirements qui ont émaillé sa carrière, commencée à 24 ans, dans l’antre de « Borgen » (Christiansborg), le Parlement à Copenhague, est spectaculaire. Nommée première ministre en juin 2019, la patronne des sociaux-démocrates danois, Mette Frederiksen, 47 ans, n’hésitait pas alors à se présenter comme « résolument anti-européenne », selon l’analyste politique Noa Redington. Au printemps 2020, jugeant « complètement dingue » la hausse de la contribution danoise au budget européen, elle s’était alliée à ses collègues autrichien, néerlandais et suédois pour former le groupe des « frugaux », partisans de l’orthodoxie budgétaire.

Six ans plus tard, alors que le Danemark prend durant six mois la présidence du conseil de l’Union européenne (UE), le 1er juillet, le discours de Mme Frederiksen a radicalement changé. En témoigne l’ode à l’Europe qu’elle a prononcée, le 21 mai, devant les députés danois. « Il s’agit probablement de la position la plus pro-européenne jamais adoptée par un premier ministre danois », affirme M. Redington. « J’aime le Danemark (…). Mais je suis aussi une Européenne fervente », a-t-elle clamé, ajoutant : « Ce n’est qu’avec une Europe forte que nous pourrons faire avancer notre propre société. » Le 3 juin, elle affirmait que « faire partie des “frugaux” [n’était] plus opportun » pour son pays.

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