
Ouverture des séries de Vive le sujet ! Tentatives organisées par la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) dans le jardin de la Vierge du lycée Saint-Joseph, à Avignon. Un dispositif en deux temps qui cumule deux courtes représentations ayant (ou pas) des points communs. On ne trouvera pas d’échos entre Un spectacle que la loi considérera comme mien, hilarante, ludique et instructive conférence sur le droit d’auteur proposée par la danseuse, née en Ukraine, Olga Dukhovna, et Chapitre quatre, émouvante et désespérée confession menée par l’auteur, acteur et metteur en scène syrien Wael Kadour.
Le projet de la chorégraphe, qu’accompagne de ses commentaires savants Pauline Léger, une spécialiste de la propriété intellectuelle, plonge dans les complexités du droit d’auteur, la danse ne faisant pas exception à la règle puisqu’elle doit, elle aussi, rendre des comptes à la loi. C’est ainsi qu’on apprend, un brin sidéré, que chaque geste inventé appartient à celui qui l’a créé.
D’où la perplexité d’Olga Dukhovna qui, si elle veut reproduire une chorégraphie, doit, soit en changer l’ordre, soit l’analyser à mesure qu’elle la rejoue, soit la parodier ou la caricaturer (ce qu’elle ne se prive pas de faire). Même la chanteuse à la renommée planétaire Beyoncé, accusée d’avoir plagié une œuvre d’Anne Teresa De Keersmaeker, a dû dédommager son inspiratrice. Célébrités ou anonymes, le droit s’applique à tous et ce spectacle jubilatoire s’emploie à le rappeler.
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