Extrait du film « Dracula », de Radu Jude.

C’est du grand-guignol, mais c’est aussi tragique, comme souvent avec Radu Jude, dont l’œuvre scrute les ravages de la société de consommation et des réseaux sociaux dans son pays natal, la Roumanie. Lauréat de l’Ours d’or, à Berlin, avec Bad Luck Banging or Loony Porn (2021), le réalisateur né en 1977, à Bucarest, avait reçu le prix spécial du jury à Locarno avec N’attendez pas trop de la fin du monde (2023), sans doute son chef-d’œuvre.

Cette année, le cinéaste brigue à nouveau le Léopard d’or avec Dracula, film monstre sur l’intelligence artificielle (IA) appliquée au cinéma. Le pitch tient en deux lignes : un scénariste, qui n’a sans doute pas l’énergie de réfléchir, sollicite l’IA pour étoffer l’écriture d’un film de vampire.

En peignoir, à son bureau, l’auteur trentenaire (Adonis Tanta) livre quelques consignes à une voix de synthèse, laquelle, en retour, propose les récits les plus grotesques et vulgaires qui soient. Le cinéaste parfois rechigne, ne voulant pas trop se vautrer dans la fange ; mais quand il ose, cela peut devenir hilarant, comme lorsqu’il demande à l’IA de s’inspirer du film de Dreyer (Vampyr, 1932), en plus commercial. Ou de puiser dans le Dracula (1992) de Coppola.

Il vous reste 68.8% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version