
Le départ pour l’Europe approchait à grands pas, et l’enthousiasme des artistes était palpable. Au Centre du théâtre traditionnel de Taïwan, à Taipei, des représentants de la culture et plusieurs diplomates européens s’étaient réunis, vendredi 20 juin, pour adresser des adieux chaleureux à la dizaine d’artistes du spectacle vivant taïwanais qui s’apprêtaient à aller représenter l’île lors de deux prestigieux festivals, le Festival Fringe d’Edimbourg, au Royaume-Uni, qui a lieu du 1er au 25 août, et le Festival « off » d’Avignon, qui se tient jusqu’au 26 juillet. Et pour voir en avant-première leurs spectacles. Dans les trois œuvres présentées en France, danseurs et clowns s’inspirent de formes traditionnelles, de phénomènes naturels, d’observations quotidiennes et de rapports interpersonnels pour mettre en scène la complexité et l’instabilité des relations – humaines ou géopolitiques – qu’ils vivent.
La première représentation, Push and Pull (« pousser et tirer »), est un pas de deux signé par le chorégraphe Lai Hung-chung, fondateur de la compagnie de danse contemporaine Hung Dance. Dans une chorégraphie mêlant les mouvements du tai-chi – art martial traditionnel chinois – à un ballet contemporain naturaliste, deux danseurs, une femme et un homme, vêtus de tenues simples aux tons terreux, s’affrontent dans une série de prises opposant douceur et dureté, lenteur et rapidité, explosivité et force minimale. Une philosophie de mouvement inspirée du taoïsme, religion largement pratiquée à Taïwan. En fond sonore, un vrombissement continu se mêle à une boucle de piano au tempo changeant, tandis qu’un micro capte et restitue en direct les sons produits par les corps des danseurs.
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