Ali Bongo (à gauche) et Sylvia Bongo au stade Nzang-Ayong de Libreville, le 10 juillet 2023.

Des proches de Sylvia Bongo, l’épouse du président déchu, ont été arrêtés mardi 8 juillet au Gabon lors d’une opération antidrogue, a annoncé le ministère public. Le beau-frère de Sylvia Bongo, son neveu et sa compagne ont été arrêtés mardi par la direction générale des recherches et l’Office central de lutte antidrogue dans le cadre d’une « intervention ciblée » à leur domicile, a annoncé le procureur de la République, Bruno Obiang Mve, sur la chaîne d’Etat Gabon 1ère.

Au cours de la perquisition conduite par une unité d’élite, les agents ont découvert « une quantité importante de drogue », « des armes à feu détenues illégalement », « des munitions » et des « pointes d’ivoire », a détaillé le magistrat. De son côté, Sylvia Bongo a déclaré sur les réseaux sociaux avoir « appris avec horreur l’enlèvement » de son beau-frère et de son neveu « à leur domicile », et affirmé que l’épouse de son neveu avait été « kidnappée ».

Ces événements surviennent quelques jours après que le président déchu Ali Bongo (2009-2023), son épouse et leur fils Noureddin ont témoigné pour la première fois devant la justice française contre les auteurs du coup d’Etat d’août 2023, dans le cadre d’une plainte où l’ancien président a dénoncé sa « séquestration arbitraire », sa femme et son fils, des « tortures ». Devant les juges français, la femme et le fils Bongo ont accusé le nouveau pouvoir en place de faire pression sur des magistrats pour les condamner au Gabon.

« Mise en scène grotesque »

« S’agit-il d’un chantage en réponse à notre prise de parole ? d’une manœuvre pour nous faire taire ? d’une monnaie d’échange ? », a questionné Mme Bongo mardi sur les réseaux sociaux à propos de ce qu’elle décrit comme des « enlèvements », en dénonçant « une mise en scène grotesque à laquelle personne ne peut croire ».

Me Gisèle Eyue-Bekale, avocate de la famille Bongo au Gabon, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) que son bureau de Libreville, où elle s’est pour l’heure confinée, était entouré dans la nuit de mardi à mercredi 9 juillet de « gendarmes », « dispersés autour de [son] immeuble ».

Sylvia et Noureddin Bongo sont poursuivis au Gabon pour haute trahison, détournement massif de deniers publics ou encore corruption active. Après une période de vingt mois en détention pour Sylvia et Noureddin Bongo, pendant laquelle l’ancien président Ali Bongo était reclus dans sa villa de Libreville – libre de quitter le pays, selon les putschistes ; en résidence surveillée, selon ses proches –, les membres du camp Bongo ont quitté à la mi-mai le Gabon pour l’Angola.

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Le Monde avec AFP

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