Des affrontements intercommunautaires dans le nord du Ghana ont fait au moins 31 morts et déplacé environ 48 000 personnes depuis fin août, a déclaré, jeudi 4 septembre, l’organisme national de gestion des catastrophes. Ces Ghanéens, essentiellement des femmes et des enfants, ont été forcées de quitter leur domicile en raison de ces violences, qui trouvent leur origine dans un conflit foncier.

Les heurts ont débuté le 24 août dans le village de Gbiniyiri, dans la région des Savanes, près de la frontière ivoirienne, autour de la vente d’un terrain à un promoteur privé par un chef local, sans le consentement de la communauté concernée. Lorsque le promoteur a tenté d’accéder au terrain pour entamer les travaux, la population locale a violemment résisté, jusqu’à incendier le palais du chef à l’origine de la vente.

Selon le ministre de l’intérieur, Mubarak Muntaka, s’exprimant sur une radio locale, plus de 700 militaires et policiers ont été déployés ces derniers jours et un couvre-feu a été instauré. Il a aussi affirmé que 13 253 Ghanéens ont fui vers la Côte d’Ivoire voisine. Interrogé par l’Agence France-Presse, Philippe Hien, le président du conseil régional de Bounkani, en Côte d’Ivoire, confirme ce chiffre. Il fait état de leur arrivée « dans 17 villages » près de la frontière, dans une région ivoirienne qui accueille déjà près de 30 000 réfugiés en provenance du Burkina Faso.

Le calme revient progressivement

« Depuis cinq jours cependant, nous n’avons eu aucun coup de feu, aucune tuerie ni aucune attaque », assure Zakaria Mahama, le directeur régional de l’organisme national de gestion des catastrophes, ajoutant que les déplacés commencent à rentrer chez eux. Un responsable de la région des Savanes, Salisu Bi-Awuribe, a affirmé que le calme revenait progressivement, les chefs traditionnels et les anciens des communautés travaillant avec les agences de sécurité pour empêcher de nouveaux affrontements.

Les autorités craignent des pénuries alimentaires, après que des familles ont abandonné dans leur exode fermes et bétail. Un comité d’enquête a été mis en place pour examiner les causes de ces violences et œuvrer à la réconciliation. Les conflits intercommunautaires liés aux terres et les différends en lien avec les chefferies locales sont récurrents dans le nord du Ghana, bien que les déplacements d’une telle ampleur soient rares.

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