
On connaissait L’Origine du monde, peint par Gustave Courbet en 1866. L’artiste danois Bjørn Nørgaard, né en 1947, s’en est inspiré pour composer L’Origine du futur : une tapisserie de 6 mètres sur 3, réalisée par la Manufacture des Gobelins à Paris. Elle est exposée jusqu’au 17 août dans une galerie fraîchement rénovée du Grand Palais, avant son départ pour le château de Koldinghus, dans la province du Jutland.
Toute en fragments, l’œuvre de Bjørn Nørgaard retrace l’histoire du monde, de l’époque préhistorique à celle des cités grecques, en passant par les Lumières. Au centre : un trou noir. D’un côté, la catastrophe, symbolisée par l’énorme champignon de la bombe H. De l’autre, la vie, représentée par deux enfants, dans une couronne de fleurs. Les corps nus d’un homme et d’une femme flottent, comme en apesanteur, l’un connecté aux technologies, qui ont bouleversé l’humanité mais pourraient aussi conduire à sa perte, l’autre penché sur un nouveau-né.
Saisissante par ses détails, la tapisserie fait partie d’une série de 16 commandée par la Nouvelle Fondation Carlsberg au Mobilier national. En créant cette institution en 1902, le mécène danois souhaitait célébrer les 750 ans du château de Koldinghus, dont les murs seront ornés par les tapisseries à partir de 2028. En attendant, toutes – sauf une, en cours de réalisation – sont exposées au Grand Palais. Cette commande en évoque une autre.
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